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Eikomania

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Le Ghosting ou la nouvelle pratique pour fuir ses responsabilités ?

@helloitsanha x Eikimoze ⚡️

18 heures 30 et toujours rien. Alors que la veille, la dite personne vous a inondé de promesses que vous-même avez pris au pied de la lettre. Mais rien ne s'affiche sur votre écran de smartphone, beaucoup trop usé par vos pouces fébriles. Aucun message, aucune notification.

La séance de ciné approche mais l'interlocuteur ne donne aucun signe de vie. On le sait tous, scroller, c'est mal, dû moins pour sa santé mentale. Souvent, on redoute le moment où la story Instagram de la personne visée s'actualise et s'inscrit sur nos rétines qui semblent piquer. On se sent trahis, ignorés et peu respectés. 

Entre slow-fading, capes de fantômes subversive, "vu" déceptif et phénomène du love-bombing, la séance risque d'être assez riche.

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Témoignage d'Andy*, victime du ghosting en 2023.


Le début d'année commençait à peine et me voilà confronter à ce qu'on appelle communément à un coup dans le coeur. Inattendu, imprévisible et qui a le pouvoir de paralyser chacun de nos membres. Le cerveau sur pause, on n'a pas plus la capacité de réfléchir, ni d'anticiper quoique ce soit. 

J'avais rencontré Félix* par le biais d'un ami en commun et le fruit du hasard est que l'on est devenu amis au fur et à mesure du temps. Le terme "amitié" était déjà biaisé et nous n'avions pas la même définition, ni lu le même dictionnaire. Le sens des mots était subjectif et notre relation fera office d'un beau dialogue de sourds.

Cheers ! 

J'avais fait une croix sur ma vie sentimentale pour cette nouvelle année. 2023 allait marquer une période de ma vie où je laisserais mon coeur tranquille. Mais lors d'une soirée qui ressemblait davantage à un projet X qu'à une simple beuverie de nouvel an, nos coeurs endoloris par le froid et enivrés par des shots de fireball, se sont enflammés. Malgré le fait que je lui disais que ce n'était pas une bonne idée, ce baiser qui sentait l'alcool et le renouveau allait nous étourdir. Moi plus que lui, visiblement.

Je lui disais que je jouais pour éviter d'être à nouveau déçue mais lui s'accrochait et comptait bien me revoir. Pour la première fois, je me suis dit que, malgré ses apparences de parfait coureur indécis, il avait envie de construire quelque chose. 

Les mois passent et le slow-fading s'installe.

Avec des emplois du temps différents et des petites contrariétés de la vie, le temps file. Mais l'empreinte de son baiser ne s'effaçait pas, j'attendais de ses nouvelles. Nous sommes passés d'un message par semaine à un message toutes les trois semaines.

À chaque fois qu'il disait qu'il m'appellerait, il n'y avait rien. Pas de message pour prévenir, ni de messages d'excuses. Nos principes divergent et agacée, j'ai préféré plutôt être cash avec ce garçon qui manifestement, n'avait pas pris au sérieux ses propres paroles. 

Il n'y a rien de pire que d'attendre quelqu'un qui n'en a rien à foutre mais qui maintient ce doute, cette insécurité émotionnelle et qui veut simplement vous garder sous le coude. 

Réapparition et disparition : une allumette suffit.

Sa présence fantomatique m'aide à tenir le coup et malgré tout, j'essayais de me convaincre qu'il n'a pas balancer ces mots dans le vent, que ce n'était pas anodin, sinon ça aurait été assez "cruel" de sa part.

Je saoule mon entourage et mes copines qui me disent qu'il ne me respecte pas, qu'il me fait tourner en bourrique et que je devrais vraiment passer à autre chose. Parce qu'à leurs yeux, ce n'est pas un mec sérieux. Mais à chaque fois qu'il m'envoyait des messages, je voyais ça comme une sorte d'épiphanie et elles soupiraient en disant : 

"Non, mais c'est pas vrai !
T'avais dit que tu ne 
replongerais pas"

Victime d'un slow-fading où mes émotions se transformaient en yoyo, j'étais perdue mais j'avais besoin d'une explication claire, nette et précise puisque les questions du style : "qu'est-ce que j'ai dit ? qu'est-ce que j'ai fait de mal ? peut-être que j'ai été trop engageante ?" fusaient.

Vient cet ultime rencard où je me suis littéralement cassée les dents en lui disant ce que je ressentais et par la suite je n'ai reçu qu'un message de fausses excuses. La réapparition fut brève. La disparition fut plus rapide. Et étant dans un état d'esprit rationnelle où les pavés d'explications et d'incompréhension feraient fuir une horde de chevaux libidineux, j'ai préféré laisser tomber une bonne fois pour toute malgré les doux surnoms donnés par le dit-individu. 


Le retour : Comme si de rien n'était.

Après quelques messages qui ne tiennent qu'en une seule et même phrase, l'été fût sage. J'avais oublié ce type même si je restais dans cette confusion et dans l'idée que j'ai été trop bête d'avoir cru en ses mots. 

L'odeur de la déception était encore imbibée dans mes fringues. J'avais vendu ce haut trop grand, trop décolleté et qui me rappelait le goût de cette dernière rencontre infructueuse et déceptive. Il m'avait plantée un week-end alors que c'était lui qui avait proposé. 

Je n'ai rien dit puis j'ai fait comme si de rien n'était. Quand on s'est recroisés une demie année plus tard, j'avais l'impression qu'il avait une sorte d'amnésie qui l'arrangeait. La situation était au beau fixe et il ignorait le fait que je ne veuille plus lui parler.

Le Ghosthing est une pratique de plus en plus courante dans les relations, même au travail, cette pseudo violence psychologique 2.0 peut heurter les âmes les plus sensibles. Au lieu de dire ce que l'on pense, on préfère laisser une personne sur le carreau ou bien, métaphoriquement, avoir un sachet rempli de cookies et piocher dedans quand l'envie lui prend. 

Le passé, être le second choix et la peur de s'engager.

Et pourtant ce garçon a été victime d'une sorte de ghosting et ça l'énervait vraiment d'être la dernière roue du carrosse, le choix de dernier recours, le "au cas-où". La peur de s'engager vient aussi court-circuiter les fusibles car qui dit engagement, dit promesses et quand on est incapable de tenir celle d'envoyer un simple texto, mieux vaut se souvenir : "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse" avant de faire des ravages avec un simple "vu". 

Conclusion de cette année : j'ai perdu mon temps et ma dignité en sortant avec un fantôme et ce n'était pas juste du cinéma. 

*les noms ont été changés.

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