@eikomania.me x Anha S.L |
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Nous sommes beaucoup à ressentir ce sentiment d'illégitimité, de ne pas se sentir à sa place et de ne pas mériter toutes ces "récompenses" qui font, la plupart du temps, gonfler l'égo et parfois nous procurent une sensation de joie intense mais éphémère.
L'accomplissement de nos actions nous fait prendre conscience que nous avons de la valeur qu'elle soit morale, physique ou psychique. Mais parfois, même si on a gravit des montages pour y arriver, on se sent toujours coupable et dans l'illégalité.
La société dans laquelle on vit se base sur les valeurs méritocratiques : c'est au mérite que l'on obtient des cadeaux, des félicitations... L'hormone du plaisir est ainsi activée. Cependant, les autres ne voient pas cette réussite d'un bon oeil et nous font culpabiliser.
Être rabaissé par autrui n'aide pas à se construire et cela dévalorise notre travail et notre accomplissement personnel. Toutes ces ondes négatives arrivent à nous faire douter et à freiner notre créativité et donc, ont des conséquences sur notre productivité et notre confiance en soi. Alors comment arriver à lutter face à ce Syndrome de l'Imposteur qui est davantage une entité psychique et fictive que réelle ?
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🎨"J'accomplis, donc je suis" : Arrêter de se polluer l'esprit.
En effet, plus on fait des choses, plus on est mis sur le devant de la scène et plus la cible – peinte sur notre dos – s'élargit. On attire les mauvais esprits et par conséquent, les mauvaises critiques qui la plupart du temps, sont infondées.
Les autodidactes sont sujets aux "piques" verbales. La plupart du temps, ils s'en prennent plein les oreilles car ils entendent le plus souvent :
" Tu peux pas faire ce métier car
tu n'as pas fait d'études pour..."
L'habit ne fait pas le moine. Et les études ne nous définissent pas en tant qu'être humain. Elles doivent être considérées comme un tremplin pour pouvoir se cultiver, connaitre l'envers du décor d'un métier, avoir des expériences plus ou moins riches, faire des rencontres, trouver ses futurs partenaires de vie/de travail...
Tout le monde n'a pas la possibilité de faire des hautes études à cause d'un manque de moyens financiers, d'une incompatibilité avec le système scolaire, d'une reconversion professionnelle sur le tard... Il y a de multiples raisons qui font que certaines personnes ne passent pas obligatoirement par la case "études" pour arriver à accomplir de grandes choses ou exercer le métiers de leurs rêves.
Mais quand on arrive enfin à gravir l'Everest – car il y a des métiers qui sont plus qu'élitistes et réservés à une certaine catégorie sociale – on se rabaisse mutuellement en se disant :
" Non mais c'est la chance,
c'est tout !"
ou
"Je ne viens pas du même milieu
social que toi... Je peux pas
prétendre faire la même chose...
C'est impossible."
On minimise ses succès car le manque de confiance en soi est de plus en plus grand. Dans une société assez stéréotypée et qui a tendance à renfermer des gens dans des cases, on a tendance à étouffer puis à déborder du cadre pour pouvoir s'émanciper.
Mais cette émancipation a un prix. Et parfois, elle s'accompagne de toutes ces petites voix qui ne font que de répéter en boucle :
" Tu sors trop de ta zone.
Reste ici. Regarde les autres comment
ils sont mieux que toi. Tu ne fais pas le poids
car ils ont plus de bagages que toi, eux."
On peut devenir écrivain même quand on est plombier. On peut enseigner des langues sans être passé par la case Faculté élitiste de la Sorbonne. On peut être cinéaste en apprenant sur Google et en visionnant des vidéos YouTube. Et on peut s'attribuer le nom " d'artiste peintre " car quand on regarde autour de soi, on ne vaut pas mieux qu'un autre. L'art repose sur la subjectivité et de la sensibilité de celui ou celle qui le regarde à travers un certain prisme.
Tout le monde est sur un même pied d'égalité à partir du moment où quelqu'un fabrique/invente quelque chose. Tout est subjectif et se comparer aux autres, est une très mauvaise idée qui nous empêche d'avancer, d'accomplir nos objectifs, réaliser nos rêves et fausse notre jugement sur l'accessibilité du métier/de l'envie, de notre propre jugement et notre estime de soi.
Il est vrai que le chemin est plus long et un peu plus sinueux mais qui ne tente rien, n'a pas grand chose. Beaucoup renoncent à leurs envies sous prétexte qu'ils se sentent comme des imposteurs et qu'ils accusent la chance d'être à l'origine de leurs succès.
Cependant, il n'y a pas que dans le travail ou l'accomplissement professionnel, que le syndrome de l'Imposteur sévit...
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🎨 En amour comme à la guerre : Nul besoin d'être démasqué et de se sentir coupable, l'Imposteur n'existe pas.
Sauf si évidemment, on parle de perversion narcissique, ici, l'Imposteur n'existe pas. L'enfer, c'est les autres, comme dirait Jean-Paul Sartre.
L'imposteur qui est en nous est alimenté par les critiques que l'on peut recevoir. Et surtout quand on vit dans une société aussi formatée que la nôtre, notre sentiment d'illégitimité s'amplifie.
En amitié mais surtout dans nos relations amoureuses, ce dernier est plus que présent. À l'heure où le nombre de textos explose et où des centaines de milliers d'émojis enflammés planent dans les airs, l'imposture augmente. Les écrans nous bercent dans une certaine illusion. Les visages sont masqués par des pixels ou photo de profil subjective et même si certains mots sont plus qu'osés, quand on retourne dans la "vraie vie", le choc est plus que brutal.
Il y a même certaines personnes qui n'osent pas rencontrer une personne "in real life" notamment parce qu'elles ont peur de ne pas plaire, de se sentir rejeter, d'être mieux en photo qu'en vrai... En gros, de se sentir comme un Cyrano de Bergerac 2.0 : les mots sont beaux, mais le physique ne plait pas (ou autre chose finalement... il n'y a pas que cette enveloppe charnelle qui compte).
Se sentir à la hauteur est plus que difficile, notamment dans les yeux de l'autre. I.e.l a peut-être peur d'être démasqué, de devoir arrêter de jouer un rôle, de ne pas ressentir cette légitimité d'aimer ou de partager la vie ou un verre avec cette personne. I.e.l se pose la question avant de taper un dernier texto :
"Mais, i.e.l est trop bien pour moi.
Moi je ne vaux pas grand chose et
je ne le.a mérite pas !"
... avant de l'effacer et donc de ne jamais l'envoyer.
On ne devrait pas se limiter aux lignes que l'on nous impose et qui sont marquées distinctement sur les routes de nos vies. Les meilleurs moment sont ceux qui sont interdits.
Le syndrome de l'Imposeur nous pousse à être toujours ultra perfectionniste voire trop dur avec nous-mêmes (même un brin masochiste). C'est limite de l'auto-mutilation psychique et intellectuelle. Cela nous pousse à nous remettre toujours en question, à douter et non pas à être une meilleure version de nous-mêmes.
Des petits compliments quotidiens (sans sombrer dans la mégalomanie) nous aident à grandir, à s'affirmer et à s'aimer tout simplement. Le self-love est devenu monnaie courante. Il encourage les personnes qui souffrent de ce syndrome à aller de l'avant, à ne plus s'auto-dévalorisée et à vaincre les vieux démons.
Fuir en amour/amitié par exemple, ne résoudra en rien ce problème. Et repousser le moment n'est pas une solution bis, ni même d'inventer des excuses ou de provoquer des actes manqués. Il va ne faire qu'accélérer ce processus de peur et faire grandir cet Imposteur qui est finalement que l'ombre de nous-mêmes (c'est à dire une sorte d'ombre de Peter Pan qui nous dévore le cerveau, nos choix et le coeur ou notre âme).
Alors prenez votre portable (et votre courage) à deux mains, appelez votre crush/ami et proposez lui d'aller manger un bout. Parce qu'au fond, vous savez que vous le méritez ce rencard.
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