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@helloitsanha x eikimoze ⚡️ |
Et si je vous racontais une fable ? Celle de ChatGPT, Ghibli et la facture qui fait Totoro, ça vous parle ? Ah, le progrès ! Voilà que d’un simple clic, un internaute lambda peut aujourd’hui se retrouver transformé en personnage de mon Voisin Totoro ou du Voyage de Chihiro, sans avoir ni pinceau ni talent, mais avec une bonne IA et un peu de culot.
La toile pullule de ces portraits “façon Studio Ghibli”, générés par ChatGPT ou ses cousins de silicone, à tel point qu’on en viendrait presque à penser que Miyazaki lui-même s’est mis au prompt entre deux bouffées de cigarette. Spoiler : non.
Ghibli ou pas Ghibli ? Copyright, mon amour
Le hic, c’est que ces jolies images, bien qu’émouvantes et joliment pastel, empruntent un style clairement identifiable, protégé par ce vieux machin ringard appelé le droit d’auteur. Eh oui, contrairement à ce que suggère l’enthousiasme candide des “prompt artistes”, le style visuel de Ghibli n’est pas libre de droits, même si l’algorithme, lui, n’en a que faire.
Hayao Miyazaki, patriarche de l’animation nippone, n’a jamais donné son aval à ces dérives robotiques. Pire, il a souvent clamé son dégout de l’intelligence artificielle, qualifiant ses productions automatisées de “blasphème contre la vie” – excusez du peu. À voir les résultats, on ne peut que le comprendre : ces “Ghibli-fications” sont à Mon Voisin Totoro ce que la purée en sachet est à la cuisine japonaise.
Consomme, consomme, tu es généré
Mais la question n’est pas seulement artistique. Derrière ces images mignonnes se cache un gouffre énergétique, aussi profond qu’un plan de coupe de Princesse Mononoké. Car générer une image via IA, surtout stylisée, ce n’est pas de la magie – c’est des calculs, des serveurs, et beaucoup (beaucoup) d’électricité.
Selon certaines estimations, une génération d’image par IA peut consommer autant qu’une ampoule LED allumée pendant plusieurs heures. Vous voyez le problème ? Si la moitié des internautes se refont la frimousse en Ghibli style, c’est pas seulement le copyright qu’on assassine : c’est la planète. Et pendant ce temps-là, le GIEC pleure en pixel art.
Miyazaki pleure (et pas de joie)
Si Hayao Miyazaki devait découvrir cette invasion de clones stylisés IA, il ne sortirait sans doute pas un nouveau film, mais un sabre. Ou une pétition. Voire un procès, soyons fous. Car au fond, ces images posent une vraie question : peut-on impunément s’accaparer un style sans en respecter ni la source, ni l’esprit, ni la planète ?
Le Studio Ghibli, jusqu’ici jalousement protecteur de ses œuvres, pourrait bien finir par dégainer les avocats si les “Ghibli-fications” continuent de s’accumuler. Et ce ne serait que justice : reprendre un univers visuel sans permission, c’est un peu comme voler une forêt sacrée dans Princesse Mononoké – sauf que là, on n’a même pas la décence de le faire à la main.
Moralité du Garçon et du Héron Open AI ?
Avant de vous transformer en version IA de Nausicaä ou de Haku, posez-vous la question : est-ce que ça vaut vraiment une montagne de CO₂, un bras de fer juridique et une migraine existentielle chez Miyazaki ?
Ou comme dirait ChatGPT : prompt responsibly.
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