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Eikomania

Le journal qui provoque le débat sur la société + les créateurs, qui se questionne sur le fait d'être acteur de ses propres stories et propose de ne pas être seulement un simple spectateur. Parce que la réalité dépasse souvent la fiction et que les histoires insolites existent ! Alors innovons et créons ensemble.

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Est-ce dramatique de faire sa première fois sans le dire à son partenaire ?

@helloitsanha x Eikimoze ⚡️

À l'adolescence, la première fois est souvent redoutée et mystifiée. Beaucoup se mettent la pression notamment parce qu'ils sont confrontés à l'image qu'ils vont renvoyer, la performance et les sensations que procurent ce "câlin" spécial.

Et quand on parle de sexualité, c'est souvent tabou surtout quand nous nous retrouvons à table avec nos parents qui nous demandent si on a un.e petit.e ami.e et si on a pensé aux divers moyens de contraceptions.

Généralement, on glisse de notre chaise, un peu honteux parce que la première fois est sacralisée et parfois, certain.e.s attendent le bon moment, plus tardivement et au-delà de leur 17 ans qui est la moyenne nationale, pour le faire malgré une pression sociale un peu oppressante.

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Témoignage de Julianne qui peut aider à communiquer sur les envies d'une première fois.

J'ai toujours idéalisé les premières fois. On les voit partout et lorsque j'étais ado, le film " Ma Première Fois " m'avait happé. Je pensais sincèrement que toutes les premières fois pouvaient se dérouler comme ça. Mais bien loin de la réalité, j'ai vite été déçue ou du moins surprise par ce qui m'était arrivée.


La pression de ne plus être le "virgin" de la bande.

D'ailleurs, ce terme "vierge" est horrible. Je vous vois fredonner le "Like Virgin" de la diva Madonna qui parle d'un renouveau, le fait de revivre une première fois. Mais dans l'esprit des communs des mortels, la chanson évoque une première expérience sexuelle. 

Moi qui étais plus jeune, de quelques mois, que la plupart de mes amis au lycée, j'écoutais les histoires des uns et des autres. Ça ne me dérangeait pas plus que ça parce que peu d'entre nous avaient réellement passé le cap, celui qui nous ferait devenir adultes. 

Mais en études supérieures, les cartes sont rebattues et les statistiques de ceux qui avaient fait leur première fois étaient plus élevées. Je m'étais fait griller en soirée puisque dans ma vie, je n'avais embrassé quasiment personne hormis à la fête de la musique où j'ai connu ma première cuite. 

Pour revenir à cette soirée, tout le monde embrassait tout le monde et moi j'ai repoussé tous ceux qui voulaient le faire pour le "fun". Une fille a sorti : 

 "Ah ! Mais 

tu es vierge !"

J'ai nié en bloc comme si la honte m'avait envahie à ce moment précis. Et en rentrant chez moi, une de mes amies m'a demandé via le chat Messenger : "Quoi de beau ? ça y est, tu n'es plus vierge ?". Saleté de pression sociale.

Ne pas s'écouter et considérer sa première fois pour s'en débarrasser.

Cette amie-là avait programmer au jour près sa première fois. C'était pendant l'été post-bac. Il faisait chaud et la température avait grimper d'un cran. De mon côté, au-delà du fait d'être toujours intrigué et apeuré par l'acte, je lisais des témoignages dans une sorte de bible pour ados et binge-watchais des teen-movies mais les scénarios étaient toujours les mêmes : idéalisés. Leur première fois semblait si naturelle et "normale" que je me disais qu'il était impossible que je vive ça.

Mais plus les années passaient, plus je me considérais en retard par rapport à cette première fois. Tout le monde racontait leurs plans d'un soir, leurs expériences, leur vie de couple... À 18 ans et demi, je n'avais jamais connu tout ça et je me sentais comme une imposture. 

Alors un jour, j'ai rencontré quelqu'un, un garçon qui était plutôt mignon mais où la conversation n'était pas au rendez-vous. On parlait dans le vide, il me taxait des clopes, tout le temps. Et quand je voulais lui payer un verre, il ne voulait pas parce qu'il estimait qu'il devait à son tour m'inviter. 

Un soir, on l'a fait. C'était vide, dénué de sens mais c'était fait. La première fois, c'est un moment dont on se souviendra tout au long d'une vie. D'ailleurs, je ne lui avais pas dit qu'il était ma première fois et n'avait même pas trouvé ça étrangement que ses doigts soient légèrement imbibés de sang. Il s'était fait à l'idée que j'étais une période de cycle menstruel un peu prématuré ou inattendu.

La deuxième fois que l'on a renouvelé l'expérience, il m'avait posé la question :


" C'était comment 

ta première fois ? "


J'ai été brève puisque je n'allais pas lui dire que c'était avec lui que j'ai commencé ma vie sexuelle. Je m'étais recroquevillée et je lui ai simplement sorti : "c'était mieux que la dernière fois, non ? "

Je ne regrette pas ce qu'il s'est passé seulement j'en veux aux gens, aux normes, de mettre une certaine pression sur les autres juste pour qu'ils rentrent dans des cases et nous poussent à "tomber" justes dans les statistiques. Je regrette simplement d'avoir eu l'idée de sortir avec un garçon pour lequel je ne ressentais rien et de le faire avec lui. J'aurais préféré partager ce moment avec quelqu'un où les sentiments auraient réciproques et où on aurait pu donner un véritable sens à cet acte là. Ou simplement lui dire que c'était le bon moment d'expérimenter pour la première fois...

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