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Eikomania

Le journal qui provoque le débat sur la société + les créateurs, qui se questionne sur le fait d'être acteur de ses propres stories et propose de ne pas être seulement un simple spectateur. Parce que la réalité dépasse souvent la fiction et que les histoires insolites existent ! Alors innovons et créons ensemble.

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Que comprennent les mecs quand on dit "NON" et qui veulent nous avoir à l'usure ?

@helloitsanha x Eikimoze ⚡️

NON. Ce sont trois lettres fermes et qui ont beaucoup de signification. Un brin négatives mais parfois positives. Ce mot n'est pas souvent bien compris par la génération d'humains qui veut consommer à outrance et quand ce "non" s'impose, beaucoup essaye de le transformer en "oui" pour obtenir ce qu'ils veulent. Sauf qu'en réalité, même si le poids de ce mot est de plus en plus léger face aux sourdes oreilles, il résume le refus et le désaccord. 

Beaucoup d'entre nous connaissent ce "NON" dès l'enfance : opposition des parents face à un achat capricieux, interdiction de jouer après 20 heures, punition enclenchée face aux refus de faire ses devoirs. Mais le pire, celui que tout le monde redoutait quand il était à l'école, c'était le "non" de celui ou celle qui nous mettait un vent pour sortir avec il.elle. Celui là avait un goût amer qui engendrait inconsciemment une intime honte. Et cette honte nous collait à la peau car non seulement toute notre classe était au courant et l'étiquette stigmatisante du "looser" qualifié de "mange-râteau" qu'on nous collait nous confortait à l'idée qu'il fallait se taire, enfouir ses émotions, les refouler plutôt que de les montrer. 

Et plus tard, beaucoup d'entre nous ne savent plus dire "non" par peur de ne pas plaire, de ne pas rentrer dans un groupe social et d'être isolés. Certaines situations nous confrontent à répondre par le "non" comme le fait de ne pas vouloir céder à la pression d'un mec trop insistant, de ne pas vouloir donner son numéro à un autre qui nous suit dans la rue, de refuser des pratiques charnelles plus que limites et non consenties, imposées par son. sa partenaire et même tout simplement de ne pas accepter un date à la dernière minute. Mais nos attitudes chétives traduisent nos peurs, celle d'être insultés, d'être une "mauvaise personne", ce qui fait barrage à tout, celle de culpabiliser et encore une fois étiquetés.

Il existe des mecs qui sont respectueux et savent intérioriser le "NON", évidemment. Mais parfois, certains tirent la corde, sont le déni et entretiennent l'espoir que ce mot dise en réalité "oui", alors parfois ils changent leur discours pour nous avoir à l'usure. Mais que comprennent-ils réellement ? Est-ce que notre "Non" est-il suffisamment clair ou notre communication s'avère-t-elle encore fragile ? 


2 Situations où le "NON" semble être usé. 

Les noms ont été changés*

Le faux-gentil ou l'utilisation de la bienveillance pour arriver à ses fins. 

C'est le garçon lambda, le bon pote, celui qui est là quand il faut et qui nous aide de façon spontanée et volontaire. Il est considéré comme l'ami et parfois quand on a un moment de blues, qu'on devient "plus" proche avec cette personne-là, ça y est le processus est enclenché. 

Pourtant claire dès le départ, ce garçon essaye de plaire, d'être serviable mais a une idée bien précise derrière la tête. 

Tantôt le bon ami, tantôt le mec insistant. Léo* était l’archétype du gars réservé, amateur de films et de jeux vidéos et qui était plutôt l'ours casanier aux allures quasi-inofensives. Passant du temps avec lui, Paola* avait besoin à cet instant d’un réconfort, sans prise de tête ou autrement dit peut-être un « instant crush » ou pansement. Triste à dire et à avouer mais pourtant sincère, elle n’a pas pris d’engagement avec lui au moment où ils flirtaient ensemble. Soirée platonique, digne d’une soirée d’adolescents, elle avait senti que ce garçon n’était pas à l’aise avec la gente féminine voire même qu’il n’avait jamais eu aucune relation. Peu importe, ce n’est pas le « body count » qui compte à savoir le nombre de partenaires avec qui l’on a eu des rapports charnels, ce qui la dérangeait, c’était davantage le fait qu’il l’avait déjà prise pour acquise car il avait des injonctions un peu gênante comme :

« on va devoir s’habituer à dormir ensemble »
« on se dit au revoir comment ? allez, sur la bouche ! »

Le lendemain, elle savait qu’elle avait fait une connerie car elle connaissait ce type de gars qu’elle n’avait jamais voulu fréquenter auparavant. Parce que dans le fond, elle savait qu’elle allait être accaparée comme un objet, avoir un mini-autocollant qui lui demande où, quand, avec qui elle est et à quelle heure elle rentre. Et dès qu’elle voudrait avoir un moment à elle, elle aurait été oppressée et agacée par ce mec avec qui, finalement, elle ne partageait pas d’intérêts communs.

Même si Léo était sympa et serviable mais on peut se demander à quelles fins ? dans quels objectifs ? Car elle faisait une opération simple dans le coin de sa tête : si elle lui disait NON, il allait renoncer à être sympa et cela prouverait à quel point, tout n’était qu’intérêt.

Quand elle a été claire en mettant un stop à Léo qui arrivait la bouche en cul de poule prêt à la bécoter sans forcément lui demander son avis, elle n'avait visiblement pas mis assez de points sur les "i". Frustré, il lui disait qu’il respectait son choix, à savoir celui d’être libre, de ne pas s’engager avec lui mais il continuait d’insister en lui disant : 

« Tu ne veux pas avoir une vie plus simple ? » 
« Moi aussi je veux m’amuser »

Et en lui faisant répéter une énième fois le pourquoi du comment, elle ne voulait pas s’engager lui. En espérant lui faire changer d’avis mais dans ces cas-là, les propos qu’il tenait concernant le fait de mal agir avec les Femmes, de les respecter et de ne pas coucher avec le premier soir s’envolaient. Comme quoi en creusant, on déterre parfois les vraies intentions des gens. Alors est-ce que ce « NON » aurait-il grillé les fusibles de la bienveillance déguisée de cette personne ? Peut-être. 
 


Le forceur assumé ou l'utilisation d'une menace sociale "subtile".

Parfois le culot paye mais bien souvent, dans ce genre de cas-là, le red flag s'allume. 

Rencontré sur un application de rencontre, Billie savait qu’elle tomberait sur des spécimens rares mais aussi par un coup du destin, peut-être qu’un mec sympa ferait son apparition comme un Bulbizzare dans les hautes herbes de la drague et de la sur-consommation vulgaire des corps.

Elle discutait depuis quelques temps avec Tom, un musicien qui jouait davantage du pipeau que de la batterie mais elle s’en fichait. Il la faisait rire et en cette période où le système avait décidé d’assommer tout le monde à coups de vaccin Pfizer ou Moderna et où pour rentrer dans un bar, il fallait être scanné comme un vulgaire produit de chez Monoprix, un brin de folie n’était pas de refus.

L’heure était à l’amusement, de lâcher prise et de se sentir plus léger afin de contre-balancer le manque de liberté imposé par un État lui-même malade et sclérosé. Elle l’avait enfin rencontré. Le truc, c’est qu’il avait un peu insisté pour l’embrasser. Elle pensait que c’était un jeu et avait fini par se laisser porter par la frénésie.

En la ramenant chez lui, dans sa coloc, il lui avait dit ces quelques mots : 

"allez, j’ai envie de faire te faire ça, 
allez, j'ai envie de te baiser !"

Billie sentait le piège se refermer sur elle et pour ne pas passer pour la meuf coincée, elle avait cédé. Dans un sens, elle voulait aller au bout de son délire de "one-shot". Plus tard dans le temps où la liberté de chacun commençait à être d'actualité, elle et Tom se voyaient. Ils s’étaient vus au total 5 fois mais sans tisser de relation plus intéressante. Billie s’était énervée contre lui par rapport au fait qu’il considère la Femme comme un véritable objet, elle lui avait même dit qu’il fallait arrêter de parler aux meufs comme à du bétail. 

Tom s’était vexé et dans un défi – ou dans l'élan d'une mauvaise foi non assumée – il lui avait dit que c’était fini même s’il pensait qu’elle allait réagir et le retenir. Ayant l’impression qu’il procédait de la même façon avec les demmes, elle n’a fait que de l’ignorer et quant à lui, il revenait en rampant car il savait que c’était elle qu’il voulait. Elle lui échappait, le rembarrait et ça lui plaisait.

Mais ce qui était étrange, c’est qu’il lui disait qu’il voulait être avec elle alors que dans ses stories, en soirée, il se collait contre d’autres filles et leur tripotait les fesses en faisant un clin d’oeil à la caméra du téléphone tenu par l'un de ses potes.

Tout ce qu’il avait répondu après cette contradiction est qu’il ne savait pas si Billie lui faisait la gueule ou non. Alors il était allé voir ailleurs pour se rassasier juste parce qu’on lui avait mis un stop et que pour la première fois, on lui avait tenu tête en lui disant NON.

Il a voulu se mettre avec Billie qui lui a dit encore NON. Mais le musicien était insistant :

"Allez, j’ai envie de me poser ! 
T’es belle, ton travail, il a de la gueule… 
Allez, Billie !"

Toujours dans l’insistance, elle a fini par couper les ponts. Au lieu de lui demander son avis, il préférait contrôler et la contrôler elle, ses désirs et ses envies et en avait rien à faire de ce qu’elle pensait du moment qu’elle devait lui appartenir. 

Dire NON n’était pas un frein pour Tom. Au contraire, c’était une sorte d'excitant, un challenge à relever, il le prenait comme si c’était un petit obstacle, une action et une interjection liées à la séduction et à la phase de drague. Sauf qu’il n’en était rien de tout ça. Non, c’est non. Un point, c’est tout. C’est ferme, clair et précis, ce n’était pas un oui déguisé et encore moins un jeu. Du coup, elle l'a bloqué sur les réseaux sociaux. 

En soit, le NON, c’est le début de la fin d’une parenthèse et d’une histoire où la marche arrière n’a pas à être remise en cause.

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