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Eikomania

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Whiplash : Le sacrifice d'une jeunesse volée contre une envie brûlante de réussir à tout prix.

@eikomania.me x Anha S.L

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Whiplash, c'est plus qu'un film. C'est une ode à la jeunesse, au désir et à la difficulté de réaliser ses rêves dans un monde où la concurrence est rude. Damien Chazelle nous transporte avec ce premier long-métrage – produit par la BlumHouse Productions qui a créé des films d'horreur à petits budgets mais à la rentabilité monstrueuse, on citera Normal ActivityThe Blair Witch Project ou le terrifiant Get Out – et nous plonge dans une tendre folie. 

En 2015, sous ses airs de conte et de voyage musical, Whiplash a été un véritable électrochoc. Porté par un cinéaste passionné par la musique et le jazz, sa réalisation est un succès qui nous a littéralement foudroyé. C'est en parti à cause du sujet qui parle à notre génération et qui, dès lors, peut faire écho à celles d'après mais aussi à celles d'avant. 

Plusieurs interrogations viennent se loger en nous : Est-on prêt à sacrifier vie sociale, amours de jeunesse, famille et réussite ordinaire et ultra normée contre un moment de gloire qui ne durera, au final, qu'une poignée de minutes mais qui, marquera l'Histoire – en l'occurence, ici, celle de la musique – et fera de nous une légende vivante

L'amour ou le jeu ? Quel prix sommes-nous prêts à payer pour être en adéquation avec nos rêves et notre propre identité ? Ce sont des questions qui se conjuguent au présent et viennent semer le trouble dans notre parcours de vie qui est, dès lors, déjà bien semé d'embuches et de problèmes existentiels.  

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Le temps de quelques accords, on peut être qui l'on veut et être où l'on veut : les rêves à la sueur de notre front.

Andrew Neiman, jeune batteur de jazz, – interprété par le talentueux Miles Teller – veut devenir le nouveau Buddy Rich et est prêt à tout pour y parvenir. Seulement la route s'avère sinueuse surtout lorsqu'il rencontre un professeur tyrannique, Fletcher, incarné par le virtuose J.K Simmons,  qui a une exigence rare, et parfois qui s'avère mortelle ainsi que des punchlines assassines. 

Comme le débutant Neiman, nous avons tous été victimes de la passion. Parfois, quand on est enfant, on a des rêves plein les yeux et plein la tête. Ils sont parfois disproportionnés et totalement "déconnectés de la réalité". Mais on peut être qui l'on veut et être où l'on veut. On ne se soucie pas du qu'en-dira-t-on et des préjugés qui peuvent nous bouffer le cerveau lorsque l'on commence à devenir adultes. 

Quand on est dans cette période houleuse et entre deux âges, le lycée nous formate et stoppe nos rêves en plein élan. Si on est mauvais en maths, on n'a aucune chance de devenir physicien ou astronaute. Bien que l'on soit passionnés par l'univers spatial, Mars ou la NASA. On nous formate et les enseignants nous pillent, malheureusement. Alors qu'ils sont là pour nous aider, nous pousser vers le haut et atteindre le sommet qui nous parait, bien souvent, inaccessible. Et les stéréotypes s'accumulent et nous placent automatiquement dans une case sociale : 

Quand on est littéraire, on pointe au chômage. Quand on fait ES, c'est que l'on est bon nulle part ou moyen un peu partout. Et quand on fait la section scientifique, c'est que l'on fait partie de la norme – de la réussite – mais que l'on est noyés parmi une foule de matheux et petits chimistes plus ou moins ambitieux qui font, la plus part du temps, plaisir à Papa-Maman. 

Parfois, la vie fait que nos rêves de gosse peuvent se réaliser mais le prix et l'addition peuvent être salés. Voire indigeste. Les écoles artistiques sont chères. Certains se résignent à être des autodidates engagés, d'autres font des jobs alimentaires pour se payer ce ticket d'entrée pas toujours rentable et le reste sont soit aidés par leurs géniteurs, soit ils sont millionnaires et ce n'est qu'un "passe-temps" du dimanche. 

Ici, grâce à ce Rookie, Whiplash nous montre que chaque effort nous permet d'être une meilleure version de nous-mêmes. Il est vrai que bien souvent, on nous traine dans la boue, on nous démoralise peut-être volontairement pour pouvoir se remettre en question et performer mais ce, au détriment de notre santé mentale et physique. 

On connaît tous un prof qui nous a poussé dans nos retranchements, qui nous a fait douter sur nos capacités à créer et à se dépasser. Je ne sais pas si c'est la bonne méthode de démoraliser les élèves et de leur lancer des piques quotidiennes. Mais une chose est certaine : les plus tenaces sont ceux qui vont réussir.

Mais pour cela, pour qu'aux yeux de notre entourage et de la société de façon plus générale, nous soyons légitimes d'exercer notre art, il faut absolument être sommet et bien souvent, cela se traduit par une médiatisation, des prix et une reconnaissance professionnelle. Sans quoi, on entend des phrases qui viennent piquer le coeur : 

"Bah ça sert à quoi tout ça ? 
À rien, manifestement."

💥



On entend :

"Mais regarde ta cousine qui a fait HEC 
et qui est payée 2000 euros par mois ! 
Elle, elle a réussi et elle au moins, 
elle gagne sa vie !"

☄️

Chacun a ses propres ambitions et c'est totalement respectable. Mais ce que l'on approuve moins, c'est le fait de dénigrer les personnes qui veulent réussir dans un domaine artistique ou autre et qui passent leur temps à persévérer, à se saigner pour devenir l'Artiste ou le "Faiseur" accompli et reconnu par ses pairs. Je ne dénigre pas les personnes qui ont une vie de bureau, qui ont eu le titre de l'Employé.e du mois, qui ont eu une promotion dans leur boite ou entreprise qui est reconnue à une échelle nationale voire internationale... seulement, je déplore le fait de les réduire à un certain statut : celui du rêveur/glandeur qui court après un rêve impossible. 

Je reconnais que de faire un bullshit job pour être "planqué" et contribuer d'une certaine façon, à l'économie, ça peut être bandant pour certains. Parce que bien souvent, ayant atteint un statut social où personne ne peut les "clasher", ils peuvent rabaisser ceux qui ont des rêves et des projets. Mais c'est sûrement ceux qui sont les plus exposés à la crise de la quarantaine et qui vont regarder la vie avec des oeillères. 

L'adage : "On n'a qu'une vie" est plus que jamais présente surtout dans ce contexte particulier. Il faut prendre sa vie en main, oser et ne jamais s'arrêter. C'est un exercice difficile quand on est piqué à vif et que l'on saigne intérieurement. Cependant, s'il y a aussi peu de génies sur cette Terre – on citera Walt Disney, J.K Rowling, George Lukas –, c'est qu'il y a une raison. Comme une sorte d'Hunger Games qui dépasse donc la fiction, – et comme dirait un certain animateur qui anime une émission de survie et d'aventures –, il n'en restera qu'un

Parce qu'au final, c'est ça, d'être une légende


🎹

Saigne, pleure, rampe, c'est la mélodie de la Success Story. 


Alors : "Are you rushing or dragging ?" dixit Terrence Fletcher. Ça nous fait penser aux cours de solfège donnés par un musicien frustré de ne pas avoir pénétré la légende ou de ne pas avoir été l'imprésario de l'élève prodige et donc du prochain Mozart. 

Il n'y a pas de succès sans pleurs, sans larme et sans se tailler les veines. C'est comme ça. Je trouve qu'il n'y a pas de meilleur tutoriel que celui-ci. Les personnes un peu rangées n'ont pas ou peu d'empathie pour ceux qui se saignent et qui se plient en quatre. Certes, ici, je parle beaucoup de ces personnes qui cochent toutes les cases, mais par expérience, ce sont les pires humains que je n'ai jamais connu de toute ma vie. Ce sont ceux qui ne prennent AUCUN risque mais qui par contre, permettent d'avoir des aprioris

Pendant ces longs diners, intérieurement, on aimerait leur cracher à la gueule ou dans leur assiette afin qu'ils bouffent nos glaires remplis de haine et de mépris mais également afin de leur faire une piqure de rappel concernant l'humilité. Ce sont bien souvent des personnes qui sont restés au stade du "lycée". La société est une micro-cour d'école où les groupes sociaux sont bien distincts. 

Alors dès qu'un groupe d'artistes débarquent, ces personnes-là sont prêts à leur jeter des cailloux remplis de préjugés à la figure. Mais ils ont oublié qu'ils écoutent dans leur bagnole le titre fabriqué de toute pièce – et chanté à tue-tête par la jeune génération – par ces rêveurs-glandeurs. 

Mais pour en revenir à Andrew, notre protagoniste qui a la musique qui coule dans ses veines, ce dernier a du affronter les pires situations avant d'avoir le titre tant convoité de musicien affirmé qui peut s'ancrer dans l'Histoire et être sur le Hollywood Boulevard des mélomanes. 

🎶



Bien plus qu'une victoire, c'est un pacte de sang entre lui et la Musique. Il ne faut pleurer que lorsque tout est fini. La scène finale de ce long-métrage nous prouve à quel point, le succès peut être ravageur, source de motivation et que l'échec, parfois, est un moteur essentiel dans la construction de soi et de son identité. 

Si l'on est passionné, on ne s'arrêtera pas à un obstacle et sûrement pas au premier échec qui survient. Souvent, si l'on s'inscrit dans le schéma de la passion, on est amené à faire des choix. On sacrifie sa vie sociale et amoureuse (💔). Parce que si nous ne sommes pas en adéquation avec notre partenaire ou que nous ne nous trouvons pas sur le même tempo, le même rythme, nous ne pouvons pas être en accord. 

Le sacrifice, c'est parfois destructeur mais quand on arrive à ses fins, nous pouvons entamer un chapitre de notre vie et être amenés justement à vivre de façon "plus paisible" une carrière ambitieuse. Bien que certains milieux dont celui du cinéma ou de la musique, nous prouvent que le mot "paisible" n'existe quasiment pas. Ce sont des domaines qui demandent constamment de la rigueur et une envie dévorante de se renouveler, de faire encore mieux et de surtout de ne pas se reposer sur ses lauriers et un succès médiatique qui a fait l'unanimité. 

Alors, si vous avez l'ambition de réaliser vos rêves, faites comme Andrew ; suivez-les avec ardeur. Ne renoncez jamais et n'écoutez pas les gens qui vous disent qu'il est préférable d'arrêter parce que d'autres ont déjà marqué l'histoire et que sur un million de passionnés, il n'y en aura qu'un seul qui sera au sommet de la gloire et de la réussite. Ne renoncez jamais ! Préparez-vous afin de rentrer sur scène et lâchez-vous. Votre coeur frétillera au rythme de la musique et c'est sûrement à cet instant précis, que vous composerez la bande-son originale de votre propre vie. 🥁⚡️

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