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Eikomania

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Le Ghosting ou la nouvelle pratique pour fuir ses responsabilités ?

@helloitsanha x eikimoze ⚡️


Autrefois, on fuyait ses responsabilités en partant acheter des cigarettes. Aujourd’hui, on les fuit en silence, derrière un écran, avec la grâce d’un fantôme numérique. Le ghosting, c’est la version 2.0 de la fuite lâche : on ne claque plus la porte, on se déconnecte. Et pas besoin de prétexte, un simple "vu" bleu suffit à enterrer une relation, un recrutement ou un projet.

Le silence, ce nouveau cri du cœur

Le ghosteur n’est pas un lâche, non. C’est un artiste de l’esquive, un ninja du non-dit, un Houdini du "je te répondrai plus tard". Il disparaît d’un fil de conversation, d’un échange pro, voire d’un CDD, avec la fluidité d’une mise à jour iOS : sans prévenir.

Le pire dans tout ça ? Ce comportement est devenu socialement toléré. Il existe même des justifications pseudo-thérapeutiques pour expliquer cette lâcheté connectée : "je protège ma santé mentale", "je choisis mes énergies", "je me recentre". Autrement dit : "je me barre, mais avec des mots doux".

Amour, boulot, amitiés : personne n’est épargné

Autrefois réservé aux sites de rencontre, le ghosting s’invite désormais partout : RH, freelances, collègues, voire amis d’enfance. Le recruteur qui oublie ton nom après trois entretiens ? Ghoster. Le manager qui ne donne plus de nouvelles après une promesse d’embauche ? Ghoster. L’ami qui te doit 50 balles depuis 2021 ? Ghoster.

La société entière s’est transformée en boîte mail pleine de brouillons jamais envoyés. Chacun se rêve "maître de son temps" mais finit surtout roi du vide.

La fuite comme compétence comportementale

Ironie suprême : dans certains milieux, le ghosting devient presque une "soft skill". Les gens s’en vantent à demi-mot : "Moi, j’ai appris à ne plus répondre". Et les entreprises n’y échappent pas : plus besoin de lettres de refus, un silence radio fait parfaitement le job.

L’économie de l’attention a accouché d’une économie de la disparition. Et si tu demandes des comptes ? Tu passes pour l’insistant, le toxique, l’archaïque… Bref, celui qui n’a pas compris qu’en 2025, le courage, c’est de ne pas répondre.

Société sans confrontation cherche issue de secours

Le ghosting révèle surtout notre incapacité collective à affronter le malaise. On préfère l’absence à l’honnêteté, la fuite au dialogue, le "vu" au "non".

Comme si dire la vérité était devenu un acte de guerre. On contaste avec effroi un monde où tout le monde se sent blessé, trahi, ignoré mais où personne n’ose dire pourquoi. Chacun joue au fantôme, chacun devient hanté.

Les vivants sont priés de se manifester, s'il vous plait !

Le ghosting n’est pas une simple manie de millénial surchargé. C’est le symptôme d’une époque où l’on confond liberté avec indifférence, et bien-être avec déconnexion. Alors oui, disparaître, c’est confortable. Mais un jour ou l’autre, il faudra bien revenir hanter la réalité.

Et là, surprise : elle ou il ne répondra peut-être plus.


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