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Eikomania

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LaRude musicien et artiste au sommet de l'An Fête nous livre son premier album poétique et coloré

@helloitsanha x Eikimoze ⚡️

La jeunesse s'interroge sur le sens de la vie pas seulement celui de la fête. La nouvelle vingtaine, c'est la trentaine. Beaucoup veulent un travail qui a du sens afin de s'épanouir dans une société difficile où il y a une multitude d'appelés pour peu d'élus. Entre reconversion professionnelle, inflation, dépression et réalisation de soi, les jeunes sont de plus en plus engagés pour trouver une voie qui correspond à leurs aspirations, leurs objectifs concrets et oublier les diktats du marché du travail pénibles où les rêves s'éteignent mais où les disparités et inégalités sociales se creusent. 

Christopher ou LaRude, un nom de scène qui est l'anagramme de son nom de famille, est un artiste qui rêve de liberté et est en quête de sens, de voyage. L'An Fête son premier album auto-produit est un cri du coeur. Un brin auto-biographique, ses titres pop résument ses moments de vie qui sont les points d'orgue de sa vie, de la fin d'une vingtaine fêtarde et le début d'une trentaine synonyme d'un nouveau départ.

Et même si le monde de la musique est difficile d'accès, assez hermétique, LaRude compose avec ces paramètres et dans une course de fond, s'abandonne, lâche prise le temps de quelques accords pour dresser un portrait d'un Artiste aux multiples facettes et à la sensibilité ardente. 

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Hello Chris, ça y est, tu as sorti ton premier album ! Félicitations à toi parce que c'est un sacré boulot et travail. Effectivement, c'est l'année de la fête, pourquoi ce titre-là et que représente-t-il pour toi ? 

Salut, salut et bien écoute, merci. En effet, ça a été une année assez charnière et pleine d'échéances en tout genre. Ça a été beaucoup de boulot et je suis très content que tout ça soit passé et ce soit bien passé. L'An Fête, c'est donc le titre de l'album et c'est aussi une des chansons qui est la chanson qui ouvre l'album. C'est une chanson qui représente une partie de ma vie, qui a été assez embrumée, où j'ai pas mal fait la fête, j'avais envie de montrer un univers assez représentatif d'une période de ma vie. 

C'est ce genre de moments où je ne sais pas si c'est déjà arrivée ou en tout cas, ça m'est déjà arrivé pas mal de fois de monter dans un taxi et de te dire : “Ah, je ne sais plus s'il faut dire bonjour ou bonsoir” et forcément tu te gourres encore une fois.

D'ailleurs, peux-tu nous parler de toi, de ton nom de scène, qui je crois est l'anagramme de ton nom de famille ? Et je me demandais, est-ce que c'est un alte-égo qui permet de d'externaliser tes émotions, ton vécu et tes ressentis ? 

En fait, pour la petite histoire, j'étais en vacances avec des potes et j'avais des chansons d'écrites mais je n'avais pas encore de nom. Mon projet artistique n'était pas autant abouti que maintenant et on a commencé à le brainstormer avec un ami à moi, Vincent. Et là, on s'est dit : 

“Putain, un anagramme, 
ça peut être sympa.” 

Et donc on a pris mon prénom. “Christopher” et vas faire un anagramme avec ça. Ça donnait des trucs hyper hyper durs, hyper allemands, et donc on s'est dit Delarue, ça, c'est peut être pas mal et en fait on en a essayé plein, plein, plein et celui ci nous a sauté aux yeux et on s'est dit : "Ah ouais, c'est cool."

En tout cas, moi j'ai trouvé l'idée plutôt. Alors, LaRude, c'est vraiment moi j'ai pas de double, je n'ai pas de personnage ou quoi que ce soit. Alors évidemment, quand je suis sur scène, il y a certains traits de caractère que je met plus en avant. Mais ça reste moi. Quoi qu'il en soit, et l'idée de La Rude, c'est d'avoir une sorte de dichotomie entre le féminin et le masculin, le "la" donc un peu plus féminin, et "Le Rude" qui est un peu plus rough, un peu plus un peu plus masculin.

Et en fait, c'est un peu, je pense, ce qui représente le mieux mon écriture, parce que j'ai une écriture assez poétique, assez imagée, assez jolie entre guillemets dans les images, avec par contre des mots qui peuvent être et des sujets qui peuvent être beaucoup plus terriens et beaucoup plus tranchants.

Anha S.L – " L'électrique biographie musicale"

À quel âge as-tu décidé de faire de la musique et comment en es-tu arrivé à t'y consacré pleinement ? 

En fait, j'ai commencé par avoir au lycée un groupe de musique qui s'appelait Mojito ergo Sum. En terminale, on avait commencé la philosophie, donc avec le cogito ergo sum. Et il y en a bien kiffé ça et on s'est dit ça va être sympa comme truc. On aime bien les mojitos aussi, voilà lien facile et on faisait des reprises pop du du Rihanna, Boys Avenue, du Cat Stevens, tout ça. Et on avait joué en fait au concert du lycée. C'était assez sympa. C'était vraiment un petit truc assez cool. On avait une formation de deux de base, donc moi, chanteur et j'avais un guitariste avec moi.

Et parfois on avait d'autres amis qui venaient. C'était assez bon enfant et très cool. Et j'ai intégré un peu plus tôt déjà, une chorale d'enfants où on prenait des chansons dont j'avais jamais chanté depuis pas mal d'années déjà comme ça. Et en fait tout bourré, un soir, après avoir été recalé en terminale d'une école de publicité dans laquelle j'avais envie d'aller, une amie à moi est venue me voir en me disant à un moment : 

"Tu sais quoi ? 
Je vais faire une école de comédie musicale !"

 J’y connaissais absolument rien à l'époque et elle m'a dit : “Tu sais quoi, faut que tu chantes si on est pris tous les deux, on y va.”

 J'étais complètement bourré, on a trinqué et on s'est dit "Ok, yala, on fait ça." Donc la musique vient de là... après, j'ai continué à faire de la comédie musicale pas mal de temps parce que je me suis rendu compte que la comédie musicale c'était pas forcément que Roméo et Juliette.

Et ce genre de choses à la française qui ne sont pas des comédies musicales. D'ailleurs, mais des spectacles musicaux et qui avaient tout ce qui est Broadway et plein de choses. Et donc de là, j'ai bossé et je bosse toujours d'ailleurs depuis dix ans dans le monde de la comédie musicale. En plus de mon projet d'album LaRude.

Anha S.L – "LaRude et son An Fête"

Les titres de ton album m'intriguent. Qu'est ce que l'Homme Minimum conjugué aux Mots Joyeux

Alors déjà, l'Homme Minimum, c'est ma chanson phare. C'est une chanson que j'avais envie d'écrire pour faire un gros “fuck”, on va dire à tous ces gens qui qui pensent qu'un homme doit être vaillant. On doit avoir des bleus partout sur le corps pour pouvoir avoir une place dans cette société.

Que la sensibilité n'est absolument pas une valeur et un atout chez un homme. Voilà, j'ai envie de leur faire un gros fuck et bien non, au contraire, pleurer, c'est beau et pleurer, c'est beaucoup plus fort que justement aller se battre coûte que coûte. Et ensuite, des Mots Joyeux, en fait, c'est une chanson que j'ai écrite vers la fin de mon album.

J'ai fait un peu un état des lieux des chansons qui étaient déjà terminées et premièrement, je me suis dit que c'était assez pesant, en tout cas au niveau des thèmes abordés, que c'était assez lourd. Je me suis dit c'est pour être sympa d'avoir un truc un peu plus dansant et un peu plus joyeux justement.

Et en fait, on était également dans une période qui était un peu bizarre pour tout le monde, la période du COVID, je pense. Et en fait j'en avais marre d'entendre aux infos que des nouvelles négatives, que des bilans mondiaux absolument cataclysmiques. Et je me suis dit que ça pourrait bien aussi avoir un peu plus de de gaieté et que j'étais surtout persuadé aussi et je reste toujours persuadé qu'on ne parle pas assez de la beauté du monde et qu'il serait peut être temps de voir le verre à moitié plein.

Je sais que beaucoup d'artistes musicaux utilisent l'amour dans leurs chansons et leurs mots. Utilises-tu ce leitmotiv comme tremplin pour l'écriture, surtout pour le titre "Mon Bel Amour" ? 

Alors, non, en fait, j'ai la chance d'être parolier pour des artistes en France et à l'international depuis une dizaine d'années maintenant. Et je sais que, en effet, ça, c'est un ressort que j'utilisais au début de ma carrière parce que c'est en effet un tremplin d'accès facile aux paroles, comme le fait de au début, on écrit quand on se sent pas forcément très bien, qu'on a envie de canaliser des sentiments qu'on n'arrive pas vraiment à débloquer à force de travail, en fait, on arrive justement à trouver d'autres liens possibles pour pouvoir écrire dans d'autres circonstances, tout simplement.

Donc non, maintenant, je n'utilise plus forcément ce genre de leitmotiv. Par contre, Mon Bel Amour, j'ai voulu écrire car c'était un cadeau que j'ai fait à mon ex-compagnon pour nos sept ans. Je ne savais pas quoi lui offrir pour son anniversaire, enfin notre anniversaire.

Et je me suis dit qu'il y a une chanson. Ça pourrait être. Je pense en tout cas à ce moment là, le plus beau cadeau que j'avais envie de lui faire en tout cas. Et je me suis rendu compte qu'en effet, c'est peut être le plus beau cadeau qu'il avait envie de recevoir, vu sa réaction à ce moment-là.


Ta musique est pop,  un brin années 2000 est très positive et poétique. Quel est le message que tu as envie de transmettre quand tu composes ? 

Je ne savais pas que c'était années 2000. Écoute, oui, écoute avec plaisir. J'aime beaucoup, en effet. Je m'inspire pas mal de tout ce que j'écoute de toute façons et j'écoute pas mal de chansons des années 2000, en effet.

Quel message j'ai envie de transmettre ? En fait, ça dépend des chansons c’est à dire que je vois un album, évidemment, dans un sens large et comme une œuvre complète et globale. Mais j'ai surtout une approche micro justement là dessus. C'est à dire que je vois chanson par chanson et en fait, je commence à écrire une chanson et je vois où est ce que ça mène.

Ou alors directement j'ai déjà j'ai un thème. Donc en fait, les thèmes sont de toute façon à chaque fois différents. Donc je n'ai pas forcément envie de transmettre un message complet ou global à part, en effet, les piliers entre guillemets de mon artiste, c'est à dire l'ouverture d'esprit, l'acceptation de l'autre. Et puis le fait en effet de vouloir faire du bien et en tout cas de se faire du bien avec les mots.

C'est à dire, parfois, tu peux avoir des situations assez négatives. Mais le fait de pouvoir le coucher sur papier, c'est un catalyseur et ça permet en effet de se sentir mieux, comme avec ma chanson Paparasite.

Anha S.L – "Just Chris"

Tes plus grandes sources d'inspiration et l'anecdote du premier artiste que tu es allé voir en concert ? 

Alors je vais commencer par l'artiste que je suis allé voir en concert. Alors je me souviens absolument pas du premier concert que j'ai vu de ma vie. J'avoue que je n'ai pas une mémoire folle, mais par contre, je vais te parler d'une anecdote, d'un concert que j'ai adoré.

C'était en festival. Je crois que c'est à Rock en Seine, il me semble. Et c'était un concert de Skip the Use. C'était absolument incroyable. Les gens étaient en feu sur scène, c'était dingo Et en fait, c'est la première fois que je me suis fait porter sur le dos par le public. On m'a porté vers l'arrière. C'était absolument incroyable. J'ai toujours rêvé de faire ça et c'était fou.

Et du coup, mes plus grandes sources d'inspiration, en fait, elles sont un peu diverses et variées. Il y a autant d'artistes, c'est à dire parfois, si j'ai besoin d'inspiration, je peux aller puiser dans “J'adore” de Nougaro. Pour les plus récents, Gaël Faye ou Ben Mazué. Je peux aussi aller taper dans du Sophie Tucker quand j'ai des inspirations plus plus chanson, tempo, tout ça.

Mais j'avoue que les inspirations peuvent venir également de films que je vois parfois quand je me promène dans la nature où je laisse divaguer mon âme. Et c'est n'est pas forcément musical. En fait, c'est surtout des images qui me viennent, ou alors des mots qui sont mes oreilles et j'essaie du coup parfois d'en faire, d'en faire des phrases ou d'en faire justement un truc plus global, comme une chanson.

Et parfois, je note en fait, dans mon téléphone quelques mots de ci de là qui me paraissent pas mal. Et ensuite, quelques jours, quelques semaines plus tard, j'y reviens. Et je me dis : “ah ça pour cette chanson, c'est pas mal” et je construis par rapport à ça.

À travers la musique, quels sont les combats pour lesquels tu as envie de te battre et que la société soit meilleure ? 

Eh bien, j'ai répondu un petit peu plus tôt de façon succinte, mais je voulais approfondir là dedans.

En fait, moi, c'est vraiment l'acceptation de l'autre, le fait que c'est bien parce que ton voisin est différent de toi que ça veut dire que c'est une mauvaise personne. C’est pas parce que toute ta vie, on a appris que c'est comme ça, qu'il faut vivre sa vie, que si ton voisin fait différemment que toi, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche chez lui.

Je pense que c'est quelque chose qui me touche parce qu'il y aurait beaucoup moins de guerres et beaucoup moins de problèmes dans ce monde. Si déjà ce n'est pas autant de problèmes d'argent, mais aussi et surtout si on acceptait en fait de laisser les gens tranquilles et vivre leur vie comme ils l'entendent.

La rencontre qui a changé ta vie et qui a permis t'accomplir ? 

C'était avant laRude. C'était pour la première comédie musicale que j'ai écrite, qui s'appelle Oliver Twist, le musical qui s'est joué à la salle Gaveau en 2016-2017. On a eu pas mal de l'article dans le monde entier, on a été nominé aux Molière et tout ça.

Et du coup la rencontre qui a vraiment fait changer tout ça, ce serait Ladislas Chollat qui est un metteur en scène incroyable, qui du coup, a bossé avec les plus grands comédiens parisiens et français. Et quand il a accepté, en lisant le livret, mon livret de ce spectacle, j'ai absolument pété un plomb et j'ai trouvé ça incroyable. Et là, ça a vraiment été un événement charnier de ma carrière musicale et ça m'a vraiment conforté sur le fait que j'avais envie d'écrire.

Anha S.L – " L'orange bleue "

Tu as envie de partir outre-Atlantique pour expérimenter le American dream ? Penses-tu que le Canada est un eldorado pour les jeunes artistes et cherche-tu à te produire là-bas ? 

Oui, en effet, comme je t'avais dit, j'ai envie de me barrer l'an prochain. Mais je vais le faire. D'ailleurs, je vais partir l'an prochain de janvier jusqu'à décembre, je pense.

Je vais essayer de partir vraiment un an au Canada. En fait, au début, je vais partir pendant deux mois et demi et surtout faire un petit périple en Amérique du Sud. Et ensuite on va se baser avec mon chéri à partir de mi-mars, je pense à Montréal et en effet, l'idée, ça va être surtout d'écrire des chansons, de me faire des contacts, essayer de voir autre chose, de puiser l'inspiration.

Et puis de revenir avec avec un album et d'avoir vécu des choses surtout, parce que le propre de l'inspiration, c'est quand même de vivre. 

"Parce que si on est enfermé chez soi et qu'au final, 
il ne se passe rien et qu'on essaie constamment 
de puiser, on va aller puiser 
dans les mêmes ressources. "

Et du coup, ça va vite tourner en rond.

Alors je ne sais pas si c'est un eldorado pour les jeunes artistes, mais en tout cas, j'aime bien suivre mon instinct et depuis quelque temps, mon instinct me dit Canada, Canada, Canada. Alors, why not ?

 Ta devise pour continuer à réussir à réaliser ses rêves ? 

Ce serait de ne jamais baisser les bras. 

C'est un peu bête, mais. Continuer à travailler coûte que coûte, ne pas écouter toute la négativité des gens autour parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de gens qui sont trop faibles psychologiquement ou qui ont trop peur de pouvoir réaliser leurs rêves et qui vont absolument tout faire, même si c'est inconscient pour t'empêcher de réaliser les tiens.

En fait, je pense que s'écouter et être oui, encore une fois dans ce processus de travail et de constante remise en question de soi même, mais également être à l'écoute et croire en soi, c'est, je pense, la plus belle recette pour pouvoir continuer à réaliser ses rêves, tout simplement.


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