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Eikomania

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Été 85 : une idylle amoureuse et illusoire exposée au soleil brûlant du désir.

@eikomania.me x Anha S.L

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L'été promet d'être beau et chaud. C'est ce que l'on nous promet avant de prendre nos valises, notre train gare Montparnasse et de saluer nos collègues et amis que nous reverrons sûrement en septembre. 

François Ozon vient nous présenter son Été 85, librement adapté du livre Dance on My Grave et sélectionné l'an passé au Festival de Cannes. Malheureusement, les festivaliers n'ont pas pu profiter des premiers rayons de soleil et du goût du sel de la mer provenant de ce métrage. Nous savons tous que la situation pour le cinéma a été critique et aujourd'hui, il refait son come-back sur le devant de la scène. 

Tant d'images, tant d'histoires et beaucoup d'amour ont besoin de se déverser sur le grand écran. Les salles obscures méritent ces émotions parfois exagérées, d'autres un peu plus réservées. Le plus important, c'est de commencer l'été avec ce genre de films. Ces films qui ressemblent à la Boum où Sophie Marceau faisait ses premiers pas, face caméra, dansant sur un slow envoûtant dont tout le monde, désormais, connaît la mélodie. 

Là, il s'agit d'un garçon, nommé Alexis (Félix Lefebvre) qui fait littéralement naufrage et qui est secouru par David (Benjamin Voisin), un beau et enivrant jeune homme, un peu âgé et expérimenté. Petit à petit, les deux jeunes hommes développent une relation charnelle mais qui devient au fur et à mesure de cette période estivale, à sens unique.

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L'amour à la plage : un cocktail molotov qui rend ivre de tendresse et de folie.

François Ozon nous refait vivre ses premiers amours : Il avait déjà traité de ce sujet dans un court-métrage "Une robe d'été" réalisé en 1996. L'amour et son ivresse, le Bang Bang My Baby Shot Me Down de Sheila, les interdits et la chaleur d'un été qui surplombe et écrase nos sentiments les plus mystérieux. 

Une promesse faite à un inconnu : celle de danser sur la tombe de celui qui décèdera en premier. C'est chose faite. Alexis et David ont conclu ce pacte qui les rassemble et les uni à tout jamais. 

C'est un début de relation, le commencement d'une romance et d'une amitié indestructible. Cette période où tout est permis et où l'on attend la rencontre éphémère qui va faire vibrer notre âme et nos soirées sur cette plage remplie de secrets et d'aventures nocturnes. 

Des aventures qui parfois peuvent mal tourner et où l'on rangera nos souvenirs dans des valises en papier mâché. Alexis a cédé à son désir : celui d'avoir un ami. Un ami qu'il a fantasmé, qu'il a dessiné dans son esprit et qui prend forme une fois que David l'a sauvé, habillé de son odeur et commencé à l'aimer. Il a été le premier amant, la première fois d'Alexis, ce jeune homme qui se cherche et qui a trouvé son idéal, son fantasme. 

Cependant, l'appartenance n'est pas au menu. Pour David, il se considère comme un électron plus que libre. Il va de garçons en garçons, de filles en filles, comme si son histoire lui appartenait. À l'instar d'un Dieu Grecque, il prend, il jette, il s'amuse. Jusqu'à ce qu'il se brûle les ailes et meurt accidentellement en moto car, après leur terrible dispute, il cherche à récupérer son véritable Ami. 

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L'appartenance à l'autre : le spectre d'un amour bercé d'illusions.

Le réalisateur souligne cet aspect bien fréquent dans les relations amoureuses et/ou amicales. Parfois, quand on voit quelqu'un à travers un certain prisme, on a tendance à l'idéaliser. Surtout, lorsque l'attirance physique est plus forte que la raison. Mais comme quelqu'un aurait tendance à le chuchoter à notre oreille :


" Le coeur a ses raisons, 
que la raison ignore."


David confronte frontalement Alexis à ses désirs et à son questionnement permanent sur la nature de ses sentiments et les conséquences que cette relation amicale mention "+" auraient dans le futur. 

On honore des promesses faites dans le rush du moment. On dort l'un contre l'autre sans jamais savoir ce que le futur nous réserve. Les protagonistes quant à eux s'abandonnent, se noient, se rattrapent puis se perdent. 

Bien souvent, on se fait un idéal de l'autre notamment parce qu'on cherche le modèle parfait, une sorte d'alter-égo/ami surmesure. La plastique du corps nous attire, la fougue sexuelle nous bourre la gueule jusqu'à ce que l'on réalise, après cet été enivrant, que l'Ami part, ne choisit pas et va recommencer le même cheminement ailleurs.

D'été en été, son processus s'éternise et se répète. L'Apollon, David, remet les compteurs à zéro, navigue de coeurs en coeurs et séduit jusqu'à mourir. 

"Il faut éviter son histoire"

À l'image de cet Ami héroïque, venu dans sa vie à un moment opportun, l'histoire ne pouvait que mal finir. La mort est au centre de ce métrage et est évoqué à maintes reprises que ce soit dans les dialogues ou à travers un sujet philosophique un brin présomptueux. 

Après la mort en moto de David, Alexis se rend compte que cette amitié n'était qu'une illusion. Il s'était fait une image de David et l'avait modelé dans sa tête, comme un personnage de fiction bien conçu. Ce dernier avait déjà imaginé la rencontre et l'happy-end. Sauf que la jalousie, la possessivité sont des moteurs puissants dans la destruction d'une relation. 

Quand on les évoque auprès de la dite-Personne, on la perd et on n'en ressort pas indemne. Cette histoire fait écho à nos amours d'été et nos amitiés peu profondes mais qu'on idéalise. 

Parfois, les vrais amis ne sont pas ce que l'on croit. On peut avoir des préjugés, une hantise à découvrir quelqu'un aux antipodes de ce que l'on a imaginé et pourtant, c'est là où se joue notre Histoire car ne pas connaître la fin est le début d'une aventure extraordinaires à bord de ce bateau naviguant sur une mer impitoyable mais dont la beauté est infinie. 

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On notera la playlist de cet Été 85 qui nous fait directement voyager dans les eighties.


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