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Eikomania

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La population de Ouigo est-elle aussi low-cost que l'offre ?

Un contrôleur signale sa population low-cost à la suite d'un achat excessif de billets Ouigo à petit prix
@helloitsanha x eikimoze ⚡️

Depuis 2013, plus de 110 millions de passagers ont pris le Ouigo, preuve que le public adore serrer les fesses autant que les voyageurs. Pour moins d’une vingtaine d’euros, la moitié des billets coûtent moins de 25 €, on ne s’offre pas seulement un billet, mais un ticket pour le plus grand spectacle ferroviaire de l’époque : la France du vivre‑ensemble à 320 km/h, version hors‑piste.

Entre parents en voix libre sur WhatsApp, sandwichs dégoulinants, pseudo-futures influenceuses qui se prennent déjà pour Mariah Carey, valises supersoniques et pieds en roue libre sur les sièges, c’est un huis clos de nos petits excès quotidiens. Car à force d’ôter les codes du prix, on a aussi rayé ceux du civisme. Et dans un wagon à l'odeur douteuse, la France low-cost y défile, bruyante, collée-serrée, et étrangement fière de l’être.

Ouigo, le train de tous les excès... sauf le prix

Ah la rentrée ! Ouigo, c’est la promesse d’un Paris-Marseille pour le prix d’un grec sauce blanche. Mais ce que la SNCF n’avait pas prévu, c’est que faire voyager la France à prix cassé, c’est parfois faire entrer dans les wagons une ambiance de hall de gare un jour de grève. Ici, la clim est capricieuse, les prises ne marchent qu’un siège sur deux, et les valises prennent plus de place que les enfants. Mais qu’importe, le peuple est content : il a l’impression de voler le système.

Bruits, odeurs et incivilités : bienvenue dans le Ouigo Circus

Le Ouigo, c’est aussi un safari anthropologique. On y observe la faune sonore en liberté : appels en visio sans écouteurs ("Oui maman, j’ai pris mon doliprane !"), podcasts non consentis, et enfants qui découvrent la loi de la jungle sur les tablettes rabattables. Certains mangent du poulet-frites à 9h du matin, d'autres transforment les wagons en laverie, étendant leurs chaussettes sur les accoudoirs. La notion d’espace personnel ? Un concept bourgeois. Ici, on s’assied là où on veut, même si ce n’est pas sa place, avec l’argument massue : "Bah elle est vide, non ?".

Ouigo, miroir grossissant d’une société qui ne s’excuse plus de rien

Derrière les valises XXL, les pieds nus sur les sièges et les odeurs de chips cheddar, c’est une France décomplexée qui s’installe. Une France qui confond liberté et laisser-aller. Qui pense que low-cost veut dire no-rules. Où l’on exige un prix plancher mais un confort palace. Où le bon sens se fait rare, et où la moindre remarque se transforme en clash filmé sur TikTok.

Ce train est devenu une caisse de résonance de nos petites lâchetés collectives. Pourquoi se comporter correctement, puisque personne ne dit rien ? Pourquoi respecter l’espace commun, puisque "c’est pas cher" ?

L’égalité par le bas : quand le ticket réduit rabote le civisme

Le miracle de Ouigo, c’est de réunir cadres supérieurs, familles populaires et influenceuses en jogging rose dans le même wagon, mais sans les codes du vivre ensemble. Et là où l’on pourrait espérer une mixité sociale heureuse, on découvre une homogénéité comportementale affligeante : chacun pour soi, tous contre le silence.

À force de démocratiser les prix, on a aussi démocratisé le sans-gêne. Ouigo n’est pas seulement un train low-cost : c’est le révélateur d’une société low-manners. Une société qui, pour économiser 30€, oublie que le vrai luxe en commun, c’est parfois juste de se tenir correctement.


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