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Eikomania

Le journal qui provoque le débat sur la société + les créateurs, qui se questionne sur le fait d'être acteur de ses propres stories et propose de ne pas être seulement un simple spectateur. Parce que la réalité dépasse souvent la fiction et que les histoires insolites existent ! Alors innovons et créons ensemble.

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Nobody Owns Me : Un plongeon bouleversant dans la vie d'une SDF.

@helloitsanha x @eikomania.me

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Nobody Owns Me se traduit par Je n'appartiens à personne. Un titre symbolique car son corps, son âme ainsi que ses pensées ne concernent qu'Irina, une jeune femme israëlienne qui s'est retrouvée, confrontée aux déboires et aux codes de la rue. Être sans abri, à l'heure actuelle, n'est plus anodin. Entre la crise, l'inflation, le chômage et les rêves inaccessibles dûs à un maigre facteur chance, plus de 80 000 jeunes se retrouvent sans ressources et en situation d'isolement. Alors, comment à travers quel prisme abordons-nous la pauvreté et la vie des itinérants en marge d'une société aux moeurs enracinés qui regarde du coin de l'oeil ce problème capital bel et bien présent ? 


❤️‍🔥Le point de vue d'une artiste engagée :

La réalisatrice Anouk Meissner, atypique par son parcours, passant d'ingénieure du son à cheffe décoratrice sur un long-métrage, rêvant d'être actrice également, elle s'attaque à la réalisation d'un documentaire, un format qui est proche de notre réalité mais que l'écran sépare comme un miroir que l'on veut regarder d'un seul oeil afin de ne pas être trop proche d'un personnage qui pourrait être nous. 

Ce court-métrage fait avec les moyens du bord, entre amis essentiellement et qui a remporté ex-aequo le second prix du jury du concours "Et pourtant, Elles tournent" organisé par la chaîne ARTE, a fait l'unanimité. 

On pourrait boycotter un tel concours qui sépare les Hommes et les Femmes. Certains diront que c'est scandaleux de séparer le genre et de donner la parole uniquement aux Femmes à travers un seul concours, d'autres penseront que c'est l'opportunité de faire valoir ses droits, ses idées et sa créativité au sein d'un métrage qui n'a ni frontière financière, artistique et de production. Pari réussi pour le film d'Anouk Meissner qui séduit un jury composé de Femmes Artistes dont la célèbre Pénélope Bagieu, dessinatrice de la BD de "Culottées".

Humaniste et proche de la protagoniste du film, la réalisatrice voulait montrer son point de vue sur les itinérants et leur vie quotidienne, leurs liens et leurs rêves.

Parfois stéréotypée, jugée et incomprise, cette vie de nomade peut sembler déséquilibré et s'apparente pour beaucoup à un champ lexical désobligeant. Or, malgré le confort et la "norme", le quotidien de ces personnes est plus que normal. Le film déconstruit les préjugés et les aprioris. Irina rayonne par son optimisme, son amour infini pour Marty, son compagnon et raconte avec tendresse et émotion ce qu'il l'a amené à résider dans la rue. 

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Un démontage de l'image de la "Femme Objet" : l'Apologie d'un corps et d'un esprit vif.

Le film s'ouvre sur une scène où Irina se fait tatouer à l'encre noir comme si elle écrivait une parenthèse de sa vie. Se regardant dans le miroir, elle contemple son histoire parfois douloureuse mais remplie de joie grâce à la famille qu'elle s'est construite. 

Le film démonte une société et met en avant ceux qui sont considérés comme les invisibles. À l'instar du film Parasite, où les moins fortunés vivent dans des habitations souterraines par rapport aux classes aisés qui connaissent les caresses faites par la lueur du jour, la réalisatrice accentue ce trait et montre qu'il est possible de vivre hors des normes, parce qu'en réalité qu'est-ce que la norme ? 

L'être humain est au coeur de ce film. Irina a connu la prostitution, rencontré des personnes plus ou moins belles mais a surtout gardé la possibilité de rêver. Rêver d'une vie meilleure ou construire voire se reconstruire dans un monde qui ne lui a pas laissé le choix.

Malgré les déboires tragiques, sa pensée est libre, son corps également. Son libre arbitre est son fer de lance et à l'image de son corps vêtu de tatouages symboliques, son histoire, que ce soit sur son corps ou sur cette terre, ne cessera de dessiner de belles histoires à la singularité irrésistible dont l'espoir est invincible. 

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