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Eikomania

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@eikomania.me

Le racisme banalisé envers les Asiatiques.

@eikomania.me x Anha S.L.

ASSEZ !

J'en ai marre des gens qui lancent des blagues futiles et qui disent : "C'est juste pour rire !". J'en ai assez des mauvais regards et de l'accent chinois imité par des occidentaux. J'en ai ras le bol d'avoir peur de me promener dans la rue et de me sentir agressée par une population qui généralise les Asiatiques. Dans cet Hexagone, à cause de tous ces faits, je me sens dépossédée de mon identité. Depuis des années, j'ai l'impression d'avoir honte de mes racines et de ma culture. Alors qu'au final, ce sont ces gens qui ont des réels problèmes avec la différence et les cultures du Monde. Je ne sais pas ce qu'il va se passer surtout dans ce contexte où la peur est bien présente et règne en grand prêtresse. La peur doit changer de camp et les mentalités doivent évoluer. Cependant, il y a encore un grand et long chemin à parcourir avant que les clichés et les stéréotypes s'effacent. Le plus important, c'est de communiquer, de créer des actions pour faire entendre notre voix et d'y croire. 

J'ai retracé toute une liste d'évènements où j'ai été victime de racisme banalisé. J'ai tellement intériorisé le fait que ce n'était que des "private jokes", que c'était moi qui avais sûrement un problème et que je devais laisser passer. 

Sauf qu'en réalité, tout ça s'est accentué. Je crois qu'il n'y a pas une seule année où je n'ai pas entendu de propos racistes à mon encontre. C'est assez grave de constater que ce fléau n'est pas assez pointé du doigt. Que ce soit à travers les films – Made In China, une comédie française sur les asiatiques – ou l'humour, tout cela accentue cette banalisation. 


Harcèlement par des enfants des douze ans. 

Lorsque j'étais en cinquième, j'ai été harcelée par un garçon. À l'époque où Internet commençait à s'installer dans les ménages et on avait MSN pour communiquer entre nous. En plus des Skyblogs pour exprimer nos pensées les plus folles et faire des articles sur nos amis, on avait l'impression que le monde nous appartenait et que les limites que l'on avait dans la vraie vie s'effaçaient. Je pensais que l'écran me protégeait et était un bouclier. Ma personnalité introvertie m'empêchait d'avoir une vie sociale et d'exprimer ce que je pensais. J'avais peur des gens et j'avais raison d'avoir la frousse si j'avais su ce qui m'attendait. 

Il y avait un garçon que j'aimais bien et afin de communiquer avec lui, je me suis mise à l'incendier de façon mignonne. Je voulais lui parler et je ne savais pas comment l'aborder. Je ne sais pas si c'était par maladresse ou par désarroi. Avec ces piques brûlantes, cela s'est retourné contre moi. Qu'on me fasse la leçon et qu'on me dise d'arrêter, c'est ok. Mais être cyberharcelée, c'est NON. 

Ça a commencé par des brimades sur mon physique :

- Tu as la peau jaune et tu portes des Converses jaunes, donc tu es pieds-nus. 
- Tu es vraiment petite pour une fille. 
- Avec tes yeux, tu ne vois rien, ça doit être compliqué. 

Un jour, un garçon portait un anorak jaune de marin pêcheur, et ce garçon s'est empressé de l'aborder afin de lui demander s'il me connaissait car j'étais assortie à son manteau. 
De plus, avec certains de ses copains, ils n'ont pas hésité à me piéger en me faisant croire qu'untel avait des sentiments pour moi et me charrier par la suite. Un blog a été crée sur Skyrock et l'un de ses alliés qui a finalement abdiqué, m'a avoué le nom. Mon cousin par alliance a accentué cet harcèlement et je l'ai toujours plus ou moins su. Derrière le masque, il y a des mots qui se bousculent et des sentiments de haine qui décollent cette façade lisse et correcte. 

Et ça a continué de la cinquième à troisième. Même si j'avais changé de ville et de collège, avec Internet les barrières virtuelles n'existent pas et le harcèlement n'a pas de limite

Je ne sais pas ce que l'on inculque aux enfants, mais je pense qu'il y a un réel manque d'ouverture d'esprit et d'humanité. Même certains profs se moquaient ouvertement des Asiatiques.  Une fois, la prof d'allemand a caricaturé ma manière de dessiner – qui était très manga japonais –. Elle a tiré ses yeux devant ses collègues et a étouffé un rire. Ce que je ne comprends, c'est que l'on vit en société et dans un pays qui prône les notions d'égalité et de fraternité. Alors comment se fait-il que même à l'école, les adultes font des mimiques discriminantes et racistes ? 


Le lycée : Un endroit douloureux et stigmatisant.

Le racisme ne s'est pas arrêté au virtuel. Il a continué au lycée. Pensant recommencer à zéro, ce phénomène s'est amplifié. Plusieurs personnes ont pris un malin plaisir à me donner des surnoms :

- Petit bol de riz.
- Petit panda des bois. 
- Sushi ou Yoshi.
- Petit rouleau de printemps.

Ça reste plutôt soft mais au fur et à mesure des années, ça a empiré. Vu que je suis assez bonne patte pour ne pas dire "trop bonne, trop conne", les bourreaux ont continué. Ça a fait effet boule neige puisque d'autres se sont joints à la danse. Tout le monde a été témoin mais personne n'a pris ma défense ou a juste dit : "Stop". 

Un prof d'économie prenait souvent la Chine pour illustrer ses exemples. En plein milieu du cours, il stigmatisait les Asiatiques. Tout le monde se retournait vers moi comme si j'étais un animal de foire. Et pourtant, ce que les gens ont oublié : c'est que l'on est tous égaux

Quand on est jugé uniquement pour son physique, ça reste dégradant. Comment se construire dans une société qui a des aprioris sur les minorités ? En Amérique du Nord et même pendant mes études supérieures de cinéma effectuées à Paris, je n'ai jamais reçu une seule réflexion raciste ou déplacée. Je n'ai pas envie de moi-même catégoriser la Province et sa mentalité, mais je pense qu'un travail sur l'acception et la tolérance est nécessaire. 

Tout comme ces élèves qui pour certains étaient censés être mes "amis". Un garçon m'a clairement harcelée tout le long de mon dernière année au lycée. Il m'aimait sans doute plus que bien et avait trouvé une façon d'exprimer son désir. Cela reste un mystère. Cependant, une de mes amies qui fait désormais partie de l'Éducation Nationale a encouragé cet harcèlement et l'a elle-même banalisé. J'ai retrouvé une lettre qu'elle a écrite de sa main et les mots étaient dictés par le bourreau en question. Je me souviens que c'était une trêve pour arrêter de me tacler. La boule au ventre, le rire a pris le dessus sur mon mal au coeur.  Elle n'avait aucune compassion et laissait faire ce type. Je ne sais pas si c'est une question d'éducation ou de mentalité, mais ces personnes-là revendiquaient des valeurs alors que c'était tout l'inverse. À partir du moment où tu encourages ou que tu vois un harcèlement, tu participes et tu es autant coupable que le harceleur. C'est assez grave de se dire que des enfants sont éduqués par ce genre de personnes. Après, malgré les années passées, leur mentalité est manifestement restée la même : sournoise et malsaine. Mais le pire, c'est que je ne pense pas que ces jeunes gens ne s'en rendent toujours pas compte. Et avec du recul, je m'en suis pas mal sortie. Ça aurait pu être plus grave : par exemple, des humiliations physiques, des violences, des attouchements voire même le viol sous la forme de "rigolade". Et je pense que tous ceux qui ont participé auraient laissé faire ce genre de choses. Parce que même quand je me faisais insulter et la majorité des gens se contentait de regarder et de rire. 

NDLR : J'ai appris que ce garçon a lui-même été bizuté. Cela ne l'excuse en rien mais on peut avoir une sorte d'empathie et essayer de comprendre pourquoi il est amené à faire ceci. À cause de ces personnes-là, je me rends compte que j'avais peur de fréquenter des Français parce que je croyais que ces derniers n'aimaient pas les Asiatiques alors que c'est totalement faux. Il y a des Européens qui adorent cette culture. Mais on m'a toujours fait croire avec ces réflexions et ces regards en coin, que j'étais laide, petite et invisible. Certains m'ont même balancé que j'allais manger leur chien alors que je suis végétarienne depuis – presque – toujours.


Une sous-représentation et une inculture de l'Asie. 

Il y a tant de travaux à faire dans cette société comme savoir inculquer des vraies valeurs et pas des principes où le mot bienveillance est prononcé à toutes les sauces. Il faut un changement dans cet Hexagone malade. Avec la pandémie de la Covid-19, des Asiatiques se sont faits attaquer verbalement dans la rue et même agresser physiquement. Il y a aussi une méconnaissance de l'Asie et de sa population. Les occidentaux ramènent tout à la Chine alors que tout est extrêmement dense et riche en culture. 

Mon père me disait toujours pour me consoler : 

"Je ne comprends pas ce racisme, l'Asie, c'est l'avenir !"

Il n'a pas tort or, je pense que certaines personnes sont misanthropes voire xénophobes. Nous sommes dans une société où il y a de plus en plus une véritable inculture et un mépris de l'Autre. Je trouve ça triste que depuis des années, la communauté asiatique est sous représentée dans les médias français que ce soit à la télévision, au cinéma, la publicité ou dans les magazines. Peut-être que les prochaines décennies décideront du sort des Asiatiques afin de leur donner enfin la parole.

Ce que j'en conclus, c'est qu'au-delà du harcèlement subi et du triste constat que je peux faire de ces états d'esprit moindres, c'est que la société n'est pas encore prête à accueillir des personnes aux ethnies diverses. Peut-être que malgré le slogan de la République française qui prône l'égalité, la liberté et la fraternité, la population est enclin à vouloir brimer autrui. Mais cela ne date pas d'aujourd'hui : ma grand-mère, Polonaise d'origine, a été victime également de brimades et stigmatisée de "Polak". On en souffre sur le moment, mais ça en devient une force. Néanmoins, être marginalisé et sur le banc de touche avec une étiquette collée sur le front est un sentiment détestable et un frisson d'angoisse nous parcourt le corps quotidiennement. 

J'entends encore cette "amie" me dire aujourd'hui quand je lui ai avoué que je me suis toujours sentie marge à l'école : 

"Okay, peut-être que tu étais marginalisée. Mais tu n'en serais pas là aujourd'hui !" 

Traduction:  
" Tu ne serais peut-être artiste si tu n'avais pas eu tous ces bleus au coeur. 
Donc je me sens légitime de t'avoir charrié et je n'ai rien à me reprocher. 
Tchao. "

Ça reste un point de vue qui en dit long sur la façon de penser assez régressante et l'éthique des gens d'aujourd'hui. Mais il est possible de court-circuiter ces stéréotypes bien enracinés en communiquant et en premier accepter ce combat pour la tolérance et l'égalité. 

Commentaires

  1. Bon, encore un commentaire trop long pour tenir en une seule fois (tu vas finir par en avoir marre de moi xD)

    Beaucoup de racistes se cachent derrière l'humour, malheureusement (et du coup, ça a amené des militants à combattre l'humour noir/l'humour sur les minorités en considérant ça comme raciste alors qu'en fait des mecs comme Kheiron ou Jérémy Ferrari ne se moquent pas des minorités : ils se moquent de nos images communes, de nos préjugés et du racisme ; j'avais fait un article là-dessus il y a quelques temps, d'ailleurs, bref).

    Je ne sais pas si la peur doit "changer de camp" dans le sens où je pense que certains types de racismes jouent déjà sur la peur et que donc certains racistes ont peur de ce qu'ils détestent. Je crois surtout que la peur doit complètement disparaître, dans les deux "camps", pour que l'on puisse enfin vivre ensemble dans le respect des uns et des autres, sans que les personnes racisées aient peur d'être agressées ; sans que les racistes aient peur de... on -n-sait-trop-quoi, d'ailleurs ; et sans que les personnes qui ne sont pas racistes aient peur de s'exprimer de peur d'être accusées de racisme et de ne pouvoir s'en défendre.

    Je ne pense pas que l'humour (le vrai, j'entends, pas celui des racistes qui l'emploient comme prétexte mais celui des professionnels, des humoristes) banalise le racisme. Au contraire, les humoristes (les bons humoristes, j'entends) se moquent du racisme, en réalité. Il y a aussi des humoristes qui détournent le stigmate, comme Bun Hay Mean qui dans un sketch dit : "je vous arrête tout de suite, ce n'est pas moi qui ai les yeux bridés, c'est vous qui avez les yeux ronds. Pour moi le monde est peuplé de hiboux". Et tout le monde rit, parce que c'est drôle, hyper bien vu, et que ça démontre que le minoritaire n'est pas minoritaire partout et que le Caucasien n'est pas l'étalon de l'humanité. Je crois au contraire que l'humour permet de rassembler les gens, de les éduquer et de faire passer des messages. C'est une arme fantastique dans des mains expertes, et très destructrices dans des mains malveillantes. Mais des gens comme Dieudonné, qui se servent de l'humour et de la moquerie pour rabaisser les gens (ou Cyril Hanouna, dans un autre genre) ne font pas de l'humour : ils se cachent derrière l'humour et ça, effectivement, c'est très grave et participe à banaliser des propos intolérables.

    Malheureusement, il y a des racistes partout, dans tous les corps de métier, et donc y compris dans l'Éducation Nationale. Ça ne change pas le fait que l'École n'est pas raciste et inclue les gens, mais il y a des individus qui n'ont pas compris ou ne sont pas en accord avec l'institution et c'est dramatique parce que l'on attend des adultes qu'ils protègent les enfants...
    Pour qu'une blague ou un bon mot soit drôle, il faut être consentant. C'est-à-dire que ça doit se faire entre amis, avec l'intimité de l'amitié, la complicité de l'amitié, et ce savoir tacite que c'est juste pour rire de nos différences plutôt que de ne taper dessus. Une remarque venue d'un ami peut nous faire rire, une autre venue d'un inconnu nous blesser. Sans oublier l'intention derrière et, clairement, ce que tu racontes sur ton harcèlement n'a rien de drôle !

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  2. 2/3

    Je ne pense pas que ce soit une question de Paris/Province ou de pays (même s'il est vrai qu'il y a des pays avec de fort taux de racisme/xénophobie (on est pas mal en Suède et le Japon est connu pour sa xénophobie, née aussi de son Histoire)) mais de milieux. Il y a des milieux plus racistes que d'autres. Je pense que dans le milieu du cinéma, c'est un peu plus ouvert, les artistes se brassent, il y a une émulation intellectuelle, des artistes eux-mêmes venus de minorités ou de l'immigration et du coup ça fonctionne bien. Dans d'autres milieux, le racisme est plus présent, c'est aussi une question sociale. Par exemple il me semble si je ne dis pas de bêtises que les campagnes sont globalement plus racistes que les milieux urbanisés. En fait, c'est une question de population. Je vais te prendre un exemple que j'ai vécu : j'ai fait ma première année de lycée dans un lycée pas trop loin du centre-ville, avec beaucoup beaucoup beaucoup de Blancs (36 dans ma classe, 2 Noirs, une Arabe, ça donne le ton) et un manque de tolérance flagrant (j'ai eu beaucoup de mal à m'intégrer, victime de quelques moqueries et incompréhensions sans doute en partie parce que je peux paraître froide au premier abord et que je m'habille en sarouel), une fille du lycée était gothique, chaque fois qu'elle remontait le couloir les gens se taisaient sur son passage et moi je regardais ça et j'étais trop triste pour elle je me demandais comment elle pouvait supporter ça. Dans ma classe, il y avait 2 bons gros racistes (les autres n'avaient aucun problème avec ça). J'ai quitté ce lycée pour un autre, dans les "quartiers". Changement radical ! Des tas de gens avec des cheveux bleus, roses, verts, des personnes qui ne cachaient pas leur orientation sexuelle (je ne me souviens pas avoir vu un seul couple homosexuel dans mon premier lycée alors que statistiquement, guess what, y avait forcément des personnes homosexuelles). Une plus grande proportions de personnes noires et arabes, aussi. Intellectuellement beaucoup plus intéressant ! Donc, c'est vraiment une question de milieux.
    Après, sur le prof qui prenait des exemples de la Chine sans sembler remarquer que les autres te regardaient, je pense que parfois les profs sont complètement déphasés de ce qu'il se passe dans leur classe. J'ai vécu un truc un peu pareil. J'étais assise à côté de la fenêtre, le prof déplace un fauteur de troubles (pas méchant mais relou) à côté de moi sauf que le mec met trois plombes à s'installer et se met bien au bord de la table et marmonnant, etc. Le prof dit : "qu'est-ce qu'y a, t'as peur de la fenêtre ?" et évidemment à mon agréable camarade de répondre "non, pas de la fenêtre, monsieur" et évidemment éclat de rire général. Le prof ne pensait pas à mal, mais il n'avait clairement pas vu que j'étais marginalisée au sein de la classe, et il n'a sans doute pas compris pourquoi tout le monde avait ri.

    Sur le harcèlement, il y a des complices qui n'ont pas conscience d'être complices, c'est ce qui rend les choses encore plus compliquées ! Peut-être que l'on peut accorder le bénéfice du doute à ton amie (ce qui ne veut absolument pas dire que tu n'as pas le droit d'être en colère, de lui en vouloir, etc., sa participation avait d'autant plus d'impact que tu avais confiance en elle ; d'ailleurs, lui en as-tu reparlé ? Peut-être qu'aujourd'hui elle serait capable de comprendre et que recevoir des excuses te feraient du bien ?).
    Quant au garçon, le fait qu'il ait été lui-même bizuté explique beaucoup de choses ! Il y a différentes catégories de harceleurs, dont une où le harceleur est une victime ou ancienne victime. Ça ne rend bien sûr pas les choses moins graves, mais ça permet de mieux comprendre le mécanisme qui l'a amené jusque-là.

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  3. 3/3

    Oui, les gens ramènent tout à la Chine et globalement à l'Asie de l'Est (Japon, Corée...) alors que l'Inde est en Asie, Azerbaijan est en Asie, l'Afghanistan est en Asie, le Laos, le Vietnam, le Népal, un large bout de la Russie... C'est grand, l'Asie. C'est aussi flou de dire "je suis Asiatique" que "je suis Européen" tant c'est riche et divers !

    Toutes les minorités sont sous-représentées. Tu vois beaucoup de journalistes handicapés présenter le journal, toi ? Et de Noirs ? des femmes ? (bon, les femmes sont la moitié de la population mais tu m'as comprise) des Arabes ? à part Karim Rissouli sur la 5, je ne connais pas de présentateur d'origine arabe. Il y a énormément à faire dans les médias pour montrer les gens. Malheureusement, chacun se bat pour son bout de viande et tire la couverture à soi au lieu de tendre vers quelque chose d'universel (pour peu que ce soit possible) et se battre tous ensembles. Les Noirs se battent pour eux, les musulmans se battent pour eux, les chrétiens se battent pour eux, les Asiatiques se battent pour eux, etc. et d'un côté c'est bien normal : charité bien ordonnée commence par soi-même. Mais le chantier est tellement, tellement vaste que je pense que l'on gagnerait à se battre ensemble plutôt que les uns contre les autres en disant "la question des femmes est plus importante", "la question des musulmans est plus importantes", etc. En vrai, on est tous bien dans la merde et on devrait sortir des cordes et tirer tous ensemble pour se sortir de ce nid de vipère !

    Peut-être que ton "amie" (après, ça dépend aussi du ton qu'elle a employé et d'autres choses que l'instinct perçoit et ça il n'y a que toi qui puisses le ressentir !) sait qu'elle a fait quelque chose de mal et essaye de retomber sur ses pattes pour se protéger psychologiquement de la culpabilité. Ça peut arriver aussi. Mais encore une fois, c'est toi qui a vécu cette scène, donc il n'y a que toi qui puisse dire.

    Pour finir, je voudrais relever un dernier point. Tu dis, "la société n'est pas prête" et je ne suis pas d'accord. C'est comme quand on dit "la France est raciste". Pour que la France soit raciste il faudrait que les loi aillent dans le sens du racisme. Or, c'est tout le contraire. C'est pareil avec "la société", ça veut tout et rien dire et surtout rien. Oui, il y a du racisme en France aujourd'hui, oui c'est très grave, et oui il faut combattre les gens racistes. Mais dire "la société est raciste" c'est ne se battre contre personne, c'est une chimère. Ce qu'il faut, c'est étudier dans quels domaines et selon quels mécanismes il fonctionne.
    Je nuancerais mon propre propos en disant que par contre c'est assez constant pour être capté par les enfants. Ainsi cet enfant qui demandait à sa mère "Maman, on peut inviter Théo à mon anniversaire même s'il est Noir ?" (la mère est une blogueuse qui racontait ça il y a quelques années sur son blog et avait été très surprise de la question, donc elle n'était pas raciste ou du moins elle n'avait pas consciemment transmis des choses à son enfant) avec toute la candeur dont un enfant est capable. Cette question démontre que les enfants ne sont pas racistes à la base, mais qu'ils perçoivent des messages subliminaux. En ça oui, il y a une "société" mais ce n'est pas elle que l'on peut combattre car elle n'est pas homogène !

    (J'ai les notifs, donc tu peux me répondre ici ;P)

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