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@eikomania.me x Anha S.L |
#BalanceTon...
J'ai souvent remarqué que le machisme était aussi bien présent à la télévision que dans notre quotidien. Les émissions avec leurs petites punchlines piquantes, les publicités un peu "genrées" et la présence masculine à l'écran et aux postes à responsabilité nous prouvent qu'il y a encore beaucoup de travail à faire malgré tous les efforts déployés et effectués au cours de ces dernières années...
Depuis 2017, le mouvement #MeToo a vraiment permis aux gens de libérer la parole. Je me souviens que des témoignages sont apparus par milliers sur les réseaux sociaux et que de nombreuses personnes se sont senties enfin comprises et soulagées de pouvoir partager leur histoire sans être jugées. Parce que oui, malheureusement, si on se noie dans le silence, c'est que l'on a honte. Et ce n'est qu'aujourd'hui que les médias ouvrent les yeux et veulent donner la parole aux victimes sans que l'on porte sur elles un jugement de valeurs.
La caricature à l'écran :
Avec Thom Trondel qui est mon ami de toujours et l'un de mes comédiens fétiches, on avait tourné une séquence au Memphis Coffee d'Orléans pour mon premier long-métrage autofinancé. Il jouait un présentateur de télévision macho ultra populaire sur le petit écran qui avait un certain dégoût pour la Femme car ce dernier refoulait son attirance pour la gente masculine. Au delà des apparences toutes en surface, son personnage a vraiment une fragilité qui peut se briser en mille morceaux d'une minute à l'autre. Présentateur à l'humour noir qui vend la Femme comme un vulgaire objet au téléshopping du samedi matin, il présente de nombreuses failles qui peuvent lui porter défaut et faire tomber son masque. Et c'est ce qu'il s'est passé en 2017 ou plus récemment encore en fin 2019 avec Adèle Haenel, actrice de talent, qui avoue les agressions sexuelles qu'elle a subit de la part d'un réalisateur lorsqu'elle n'était qu'une adolescente. Entre la réalité et la fiction, il n'y a qu'un pas.
Alors certes, mes personnages sont peut-être caricaturaux, mais je les aime dans l'excès. J'ai grandi avec la culture japonaise et en tant que fan de manga, j'ai évolué et partagé la vie de ces personnages ultra émotifs. Je pense bien sûr à Eikichi Onizuka, le professeur un peu loufoque dans GTO qui est vraiment l'anti-héros par excellence mais qui finalement envers et contre tous, réussit à inverser la tendance et véhiculer des valeurs essentielles à travers ses leçons particulières.
Tout ça pour dire que parfois, il vaut mieux exagérer plutôt que de rester sur un ton monocorde et "fabriquer" des personnages un peu plats. Surtout quand on s'attaque à la réalisation cinématographique. Le plus important est de rester soi-même et c'est comme ça que je les aime.
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@eikomania.me x Anha S.L.
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Des points de vue divergents dans une société controversée aux valeurs enracinées.
Il y a encore beaucoup de choses à construire et nous ne sommes pas au bout de nos peines. Je ne sais pas comment cela va évoluer au cours des prochaines années, mais on espère un changement. Cependant quand on voit le changement qui s'est effectué entre 1945 à aujourd'hui, on peut se dire qu'il y a une nette évolution des mentalités mais le résultat est encore maigre.
En 2020, j'entends encore ma mère me dire : "Non mais c'est un métier d'homme" - "Laisse tomber... Il faut être un garçon pour pouvoir être réalisateur de films" ou alors quand je parle de connaissances qui veulent faire du cinéma : "Non mais ce sont des garçons, ce n'est pas pareil quand tu es une fille, c'est clair que tu as plus de chances de te faire harceler".
Okay dans les années 60, les femmes à la télévision étaient mal vues. Personne ne voulait d'elles en tant que présentatrices. Si on se remémore tous ces aspects qui séparaient les hommes et les femmes, alors la liste est longue. Je parle du monde de l'art, car depuis mes seize ans – après mon Bac – j'ai migré dans une école de cinéma et le moindre que l'on puisse dire c'est que j'ai senti des gentilles gifles caresser mon visage et qui me ramenaient directement à la dure réalité.
Je pense sincèrement qu'il y a un non-connaissance de l'envers du décor de ces métiers artistiques. Dans ma promo en école de cinéma, il y avait autant de filles que de garçons qui étaient en section réalisation. Après quand on regarde la section son, il n'y avait qu'une seule fille contre 10 mecs. Mais voyons le bon côté des choses, il faut désacraliser ces métiers où l'on ne voyait que des hommes il y a 15 ans de cela. En 2020, on peut changer la donne si l'on s'écoute un peu plus.
Dans cette société fracturée, on doit se serrer les coudes et marcher main dans la main. Les manifestations étant annulées et l'interaction sociale devenant moindre même sur les réseaux, ce qui ne fait qu'éloigner les gens, ne facilitent pas la tâche. Internet peut éventuellement nous "sauver" si l'on ne tombe pas dans l'individualisme collectif. Mais il y a de l'espoir !
Le début d'un changement en faveur des femmes ?
De plus en plus de femmes prennent la parole et tapent du point sur la table pour se faire entendre. Il y a quelques décennies de cela, on ne mettait pas une femme à un poste majeur. On ne parlait pas encore de femmes qui avaient la possibilité de devenir cheffe d'entreprise ou écrivaine. D'ailleurs, les mots se conjuguent au féminin et se démocratisent mais les clichés restent encrés.
Heureusement que le pouvoir d'Internet et des réseaux sociaux mobilisent les femmes à créer. On peut voir des comptes Instagram ultra créatifs qui mettent en avant la cause féminine et même certains qui dévoilent les anecdotes racontées par des femmes dans le monde du cinéma :
PayeTonRole,
PayeTonTournage sont des comptes qui désormais ont une voix forte et parfois s'attirent les foudres des principaux concernés.
Les artistes comme
Angèle ou
Pomme se mobilisent également pour que les mentalités changent. Et je pense que le monde actuel a besoin d'un grand électrochoc pour que les prochaines décennies ne luttent pas pour les mêmes choses. On a besoin de nouveaux défis, de nouveaux discours. Il faut accepter que les femmes doivent gagner du terrain et peuvent s'affirmer autant que les hommes que ce soit dans n'importe quel corps de métier ou au quotidien. Avec l'art, les chansons, les films, les livres... tu peux faire véhiculer des messages importants et peut-être de manière moins frontale et plus percutante qu'un discours venant d'un politicien.
Spread your Love for Arts.
En cette période si difficile pour la culture et les artistes, vous pouvez soutenir mon ami
Thom Trondel en le suivant via les réseaux ou en allant le voir en spectacle dès que de nouvelles dates seront annoncées. On souffre tous de cette situation mais les comédiens, humoristes, exploitants de salles au cinéma etc ne peuvent plus travailler. On veut maintenir un lien avec le public qui font notre bonheur alors n'hésitez pas à envoyer des messages à vos artistes préférés et à déclarer votre flamme car d'une façon ou d'une autre, ils vous le rendront très prochainement...
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