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@eikomania.me x Anha S.L |
Actuellement, je ne sais pas comment appréhender l'avenir dans ce monde totalement dingue. On a la vingtaine ou certains se situent au début trentaine, des rêves pleins la tête et pourtant nos plans sont contrariés à cause du contexte sanitaire mais aussi de cette inégalité des chances.
Plus j'essaye de me raccrocher à mes rêves dans cet Hexagone malade, plus je me dis qu'il vaut mieux que je baisse les bras. Pourquoi ? Parce que les métiers artistiques sont plus que précaires et que si nous voulons faire autre chose à côté, on nous donne jamais notre chance. C'est un peu défaitiste et larmoyant comme discours, mais cela résonne comme un écho de désespoir qui s'étend à l'infini.
On veut s'exprimer, nous les Millénials !
J'ai l'impression que l'on n'écoute pas assez les jeunes et les gens en général quand ils veulent exprimer une idée, leur motivation et leurs envies. Personnellement, je ne crois en aucun cas aux entretiens d'embauche. Je n'en ai pas passé beaucoup mais je me suis toujours sentie mal à l'aise. La dernière fois que j'en ai fait un était pour un service civique et le responsable s'est contenté de dessiner une fleur sur mon CV alors que j'étais juste à côté de lui en train d'exposer ma motivation à ses collègues. Il y a comme un problème, non ? Et puis, parlons des lettres de motivations : Je crois qu'au total, j'en ai fait une centaine en trois-quatre ans. On aurait dit que je jetais quotidiennement des bouteilles à la mer dans l'espoir d'avoir une réponse. Même chose avec mon métier... Quand tu essaies de prendre contact pour avoir un rendez-vous – et encore une fois crier à pleins poumons ta motivation – ou que tu envoies un scénario, tu peux toujours espérer au mieux un vieux message formaté qui te dit poliment d'aller te faire foutre avec ton projet ou qu'ils n'ont pas eu le temps de le lire mais pour qu'ils aient la conscience tranquille, ils font genre de prendre justement le temps de te répondre (de façon défavorable et automatisé).
Je connais pleins de comédien.nes très talentueux qui ne demandent à tourner dans des films – même en faisant des rôles qui ne leur correspondent pas – et qui pourtant ne travaillent pas. Et ça, ça s'appelle le facteur chance. Des rencontres peuvent changer des vies, à nous de les provoquer mais parfois, il faut foncer dans un mur pour pouvoir déclencher quelque chose, quitte à se blesser tant physiquement que psychologiquement.
Les briseurs de rêves : Tu es TOO-MUCH pour bosser chez nous.
Parlons de ces gens là dans cette société française qui ne jurent que par les clichés et qui se contentent de ranger les autres dans des boites Tupperware. Selon les employeurs quand tu as trop d'expériences dans un domaine totalement opposé à l'offre d'emploi, tu es un incompétent ou un travailleur qui ne correspond pas aux critères. Alors oui certes, mais le terrain et mettre les mains dans le cambouis, c'est relativement mieux que la théorie, les fesses vissées sur les bancs de la fac et en train de pioncer pendant que les intervenants baragouinent leur récit ultra prévisible et mécanique.
Au lieu de nous donner la possibilité de prouver ce que l'on a dans les tripes, on met les jeunes sur le carreau. En leur disant que leur niveau est trop faible, qu'ils sont trop diplômés, qu'ils n'ont pas assez d'expérience. Je suis d'accord que l'expérience ne s'invente pas, mais on peut la créer ensemble si on nous donne les cartes en main pour la façonner. Rome ne s'est pas construite en un jour.
Et je crois que j'emmerde les gens qui disent aux rêveurs : trouvez un VRAI travail ! Parce que si un vrai travail c'est d'aller faire la promo canapé avec ton boss pour un poste "prestigieux", qu'on te maltraite pendant des années jusqu'à ce que tu passes l'arme à gauche ou encore être totalement paumé lors de ta crise de ta quarantaine car tu n'as jamais fait ce qu'il te plaisait, alors oui, allez trouver un véritable travail. Je ne dénigre pas les métiers, j'adore la diversité mais ce que je déplore, ce sont les comportements et les paroles assassines et injustifiées des gens qui n'ont jamais osé.
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@eikomania.me x Anha S.L. |
La mentalité américaine vs la mentalité française :
Une amie qui vit dans le pays de l'oncle Sam m'a dit : Tu bosses jusqu'à ce que tu crèves. J'avoue que cette phrase est un peu extrême, mais c'est tellement vrai. Okay, aux États-Unis, il n'y a aucun aspect social, c'est clair. Mais plus tu as la niac, un profil atypique et une volonté d'apprendre et de faire les choses, on t'embauche. Bon, dans le cinéma, c'est autre chose, mais tu peux cumuler jusqu'à 4 jobs totalement aux antipodes de tes expériences pro et faire du bénévolat à côté. Il n'y a aucun problème.
L'entrepreneuriat est bien vue aux USA, un peu moins bien dans l'Hexagone. Ma mère me dit : Non, mais ton projet, là, je n'y crois pas. Effectivement, venant d'une femme qui a été entretenue toute sa vie par des hommes et qui a une ouverture d'esprit aussi petite qu'une huitre, c'est compliqué d'essayer d'avoir de l'empathie ou une once de soutien pour les autres. Mais ce n'est pas la seule ! Des amis bien rangés qui font des métiers dits "classiques" ont aussi cette mentalité. C'est ceux qui te disent : "Non mais tu peux pas comprendre..." (vous pouvez compléter leur phrase de frustrés ou de briseurs de rêves).
Si, nous pouvons comprendre. Même si nous n'avons pas vécu telle ou telle chose, on peut avoir de l'empathie ou essayer de comprendre. Mais sachez que ces gens là, ceux qui vous snobent, ne sont pas heureux dans leur vie car ils veulent prouver en permanence leur supériorité par rapport à ce que vous n'avez pas.
Je suis certaine que vous êtes plus heureux qu'eux et sûrement que de façon inconsciente, ils vous envient. Donc, restez vous-mêmes et continuez à tracer sans ces personnes un peu toxiques.
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@eikomania.me x Anha S.L. |
Entreprendre : Monter sa boite, une solution et un emploi qui vous ressemblent à cent pour cent.
À première vue, ça peut faire peur mais c'est faisable. Il y a plein de paperasses, de méthodologie pour bien comprendre le fonctionnement du système français et un gros business plan à réaliser. Cependant ce qui se trouve sur le papier ne correspond pas à la réalité. Comme je vous l'ai dit, le terrain, il n'y a rien de mieux pour apprendre, se planter, se relever, morfler – un peu, parfois beaucoup – mais surtout pour s'enrichir et gagner en maturité ainsi qu'en expérience.
Je suis passée par la formation "création d'entreprise" à la CCI de ma région – que j'ai moyennement apprécié pour diverses raisons qui relèvent davantage de l'ordre humain – et à la Chambre des Métiers et de l'Artisanat qui pour moi a été beaucoup plus complète. On a eu une super dynamique de groupe et j'ai même gardé contact avec les stagiaires. On partage nos galères, nos joies et parfois nos peines, mais cela reste ultra enrichissant.
Osez rêver et n'abandonnez jamais !
Facile à dire, mais difficile à faire. Okay, je suis la première à avoir des baisses de moral à cause de la connerie humaine, mais je crois que j'aurais déjà abandonné si je ne m'étais pas autorisée à rêver.
La jeunesse d'aujourd'hui galère et est constamment jugée parce qu'elle ne correspond pas aux codes des autres générations. Peut-être que nous sommes un peu plus dispersés à cause de cette multitude de choix qui s'offrent à nous mais même lorsque l'on sait ce que l'on veut, personne ne nous donne la possibilité de travailler ou de s'accomplir en tant qu'être humain. Parce que ceux qui ont soixante-dix ans, entreprendre, c'est une affaire d'hommes et pas de jeunes filles qui sont au début de leur vingtaine. Je trouve ça totalement faux et ultra dégradant. La jeunesse doit entreprendre, doit disposer des outils et d'un accompagnement pour pouvoir fabriquer leur métier surmesure.
Si personne ne les embauche – au passage, ce sont ces mêmes personnes qui traitent les jeunes de glandeurs... –, alors il faut bien commencer par quelque part. À force de bousiller du temps et de l'encre à taper des lettres de motivation et à passer des heures sur Photoshop pour produire le CV parfait et original, on se perd et on se noie dans la spirale infernale du désespoir (et du chômage). Ce qui m'exaspère le plus, c'est que l'on se plaint de cette jeunesse, que les anciennes générations jugent ces jeunes engagés, ultra connectés, qui ne sont pas forcément adaptés au système scolaire classique mais qui pourtant ont des rêves et ne demandent qu'à déployer leur créativité et leurs voix fortes dans cette société de plus en plus controversée. C'est le moment de changer les mentalités !
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Oubliez ceux qui vous disent de devenir des fonctionnaires et foncez !
Vos rêves sont à votre portée, et ça ne l'oubliez jamais !
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Pour défendre le recruteur qui a dessiné une fleur, tu sais le fait de dessiner, de gribouiller, quand quelqu'un parle, aide en fait le cerveau à emmagasiner les informations et à les traiter plus vite et plus efficacement. Donc en fait, non, il n'y a AUCUN problème, bien au contraire ça prouve qu'il était intéressé par ce que tu disais ! Combien de fois j'ai dessiné sur mes feuilles de cours pendant que je prenais en note ce que le prof disait ! Donc vraiment, rassure-toi, il n'y a aucun problème !
RépondreSupprimerS'il y a un problème avec les entretiens d'embauche, c'est surtout qu'on ne nous y prépare pas, parce qu'à part dans les écoles de commerce et compagnie, on ne nous apprend pas à nous vendre, à nous affirmer, et à avoir confiance en nous et en nos capacités.
Pareil pour les lettres de motivations. Le plan "vous, moi, nous" et les modèles types qu'on trouve sur internet ne fonctionnent pas et n'intéressent personne. J'ai suivi une formation sur les lettres de motivation (si ça t'intéresse dis-moi, je te donnerais des tips sans problème ! :D) et depuis j'ai des réponses. Elles ne sont pas toujours positives, mais au moins ce n'est plus l'indifférence totale dans laquelle j'errais avant. Tout ça pour dire que les lettres de motivation sont lues par les recruteurs, simplement, encore une fois, on ne nous apprend pas à en écrire de correctes !
Je te rejoins sur l'expérience. Le "manque d'expérience" me gave au plus haut point. Si tout le monde dit ça, on n'en aura jamais ! Mais là encore, il y a un moyen de court-circuiter. Par exemple avec l'associatif. J'aimerais beaucoup bosser en radio, le problème c'est que je n'ai pas assez d'expérience, pas les contacts, etc. Comme j'aime ça quand même, je me suis rapprochée de l'asso Les Muses de Paris et j'espère pouvoir gagner un peu en expériences par ce biais.
Après, radio, scénariste, cinéma d'une manière générale, ce sont des domaines élitistes où tout le monde se connaît et finalement plus que le facteur-chance c'est le facteur-réseau qui prime. D'ailleurs, toutes les offres d'emploi que tu peux voir sur internet ne représentent que 30% des postes réellement à pourvoir. Ce qui signifie que le bouche-à-oreille concerne 70% du monde de l'emploi. Réseau, réseau, réseau, réseau ! Même pour trouver un stage c'est largement au réseau. On peut le regretter, mais il faut aussi bien se dire que c'est humain : on fait confiance aux gens que l'on connaît. C'est le même principe que les avis littéraires sur internet : 100 personnes sur Babelio peuvent te dire que le livre est génial, si ton meilleur ami te dit que c'est plus que médiocre, tu ne l'achèteras pas. Il faut simplement apprendre à en tirer parti même si c'est super frustrant (j'ai moi aussi écrit un article sur cette problématique de trouver un boulot, donc je partage ta frustration !).
Mon commentaire était trop long donc voici la seconde partie :
RépondreSupprimerTu déplores les paroles assassines mais tu en écris aussi ;)
Plus sérieusement, les métiers artistiques ne sont pas plus roses que les autres (y a qu'à voir l'affaire Weinstein et tous les témoignages, même en France ; mais aussi les remontrances du monde du spectacle, des artistes-auteurs au ministère de la Culture, etc.). Mais je pense que je vois ce que tu veux dire par "vrai travail", un travail bien rangé dans un bureau ! Mais il y a des boulots bien rangés dans un bureau qui sont super parce que porteurs de sens et avec des collègues géniaux. Donc je pense qu'il ne faut pas caricaturer comme ça et que tu dessers ton propos en le faisant. C'est inutile de creuser les différences entre les gens :)
Les embauches se font plus facilement aux États-Unis parce que les licenciements aussi, donc y a quasi 0 risques pour les recruteurs.
Par contre, c'est effectivement très français de dire "je n'y crois pas" et de pointer tous les défauts de ton projet au lieu de le soutenir. Il y a beaucoup de témoignages en ce sens et je l'ai vécu aussi ("pense à ta retraite, à un moment va falloir travailler et arrêter avec les études", etc. ou "c'est bien de vouloir faire du bénévolat, mais faut trouver du travail à un moment donné" ouais bah en attendant d'avoir du boulot, je vais utiliser mon temps à faire un truc cool !).
En tout cas, on perçoit beaucoup de colère dans ton article et je la comprends, même si comme tu l'auras vu je ne suis pas d'accord sur tout ! ;)